L’ASM tournée vers le choc contre l’OM
Habituée du festival de Deauville, la fille d’Hippolyte Girardot, y présentait cette année Ogre un drame psychologique agrémenté de quelques scènes d’épouvante.
Dans la section « Fenêtre sur le cinéma Français », la comédienne tient le rôle principal d’Ogre d’Arnaud Malherbe. Un film à la frontière du fantastique, sous influence M. Night Shyamalan, qui aborde frontalement les questions de la maltraitance et des peurs enfantines. L’atmosphère étrange et la qualité de l’interprétation compensant certaines longueurs et un suspense qui tarde à décoller.
Êtes-vous cinéphile et aimezvous le cinéma de sciencefiction ?
Oui c’est un genre que j’aime beaucoup et j’en consomme depuis que je suis préadolescente, en l’occurrence cet âge où l’on aime se faire peur. En tournant dans le film de Fabrice Gobert, Simon Werner a
disparu, puis en jouant dans la série Les Revenants ,jemesuis inscrite comme une actrice capable de jouer dans ce registre. Du coup on m’en a proposé souvent… et j’ai refusé beaucoup de scénarios qui ne me satisfaisaient pas. Sur Ogre,
Arnaud Malherbe est arrivé avec cette belle proposition. Son film parle d’horreur, d’effroi mais évoque aussi des problèmes intérieurs, psychologiques et familiaux forts. Autant d’atouts du genre fantastique.
Comment avez-vous travaillé le
background de votre personnage, Chloé ?
Je pense à leur démarche et aux vêtements qu’ils portent. On en apprend beaucoup sur eux à travers ça. Je voulais que la démarche de Chloé soit un peu dure. Il s’agit en effet d’une mère célibataire qui arrive dans un village en essayant de faire bonne figure. Je voulais aussi qu’intérieurement elle ait un côté un peu punk et s’intègre par son caractère au sein de cette communauté. Dans son passé, elle a été confrontée à la violence… J’ai aussi perçu certains points de son caractère pendant le tournage, en me rendant compte une fois sur place, qu’elle retombe exactement dans le même schéma, avec un autre homme, sans s’en rendre compte. « Son film parle d’horreur, d’effroi mais évoque aussi des problèmes intérieurs »
Le fait que vous soyez devenue maman a-t-il influencé votre manière de voir ce rôle de mère qui essaie de protéger son fils ?
On a commencé le film en février … et tout a été interrompu pendant trois mois avec l’arrivée de la Covid. Il se trouve que je suis tombée enceinte au début de la coupure. Du coup, je suis revenue avec un bébé dans le ventre. J’ai l’impression que cela m’a donné une légitimité, une assise. Au cours de ma carrière, j’ai été maman fois !
Et c’est vrai que cette fois c’était différent. Je ressentais vraiment cet amour au fond de moi.
Vous avez déjà été jury dans de nombreux festivals, dont celui de Deauville en .
Que retenez-vous de ces expériences ?
J’adore ! On peut les considérer comme une deuxième éducation cinématographique, dans la mesure où on voit des films sans se demander au préalable ce qu’ils racontent et quels acteurs jouent les rôles principaux… On regarde deux ou trois longsmétrages par jour, en faisant confiance aux choix des directeurs artistiques. Chaque projection est un voyage.