Service à la personne : « Zéro candidature cet été »
Eric Bufarull est président de la Cersap 06, association de dirigeants d’agences de service à la personne, parmi lesquelles Pôle Domicile, dont il est le cogérant : « On a constaté, sur l’ensemble des 31 structures, des difficultés accrues à recruter. On avait estimé les besoins à 300 recrutements nécessaires pour faire face à la demande de nos bénéficiaires ; cet été, on a eu zéro candidature. Estce lié au pass sanitaire obligatoire, ou à un désamour de nos métiers ? Pourtant, la période a montré l’utilité des aides de vie. Des gens sont venus à l’agence nous supplier de trouver quelqu’un. On n’est même plus concurrent d’une structure à l’autre. Tout le monde est dans la même situation. »
« Pénibilité et manque de considération »
« Il faut changer l’image de ces métiers, qui ne sont pas que des temps partiels. Au contraire, on vise le temps plein, assuret-il. Il faut travailler sur la mobilité, car une petite partie des gens n’est pas véhiculée. Et aussi sur la rémunération. Pour les seniors, le tarif de référence de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) et de la Prestation de compensation du handicap (PCH) pour recourir à un service d’aide à domicile prestataire est fixé par le conseil départemental. Déduction faite de la TVA, de la mutuelle, des assurances, etc., nos marges sont relativement faibles. Mais c’est surtout la pénibilité et le manque de considération qui sont un frein. »
Garde d’enfant et soutien scolaire en surchauffe
Au siège du groupe O2 Care Services, qui compte 360 agences de service à la personne et d’aide à domicile en France – dont 18 dans le Var et 15 dans les Alpes-Maritimes –, on note une hausse de 20 % de la demande des prestations aux seniors, et 15 % pour le ménage et le repassage ; viennent ensuite les jardiniers paysagistes. « En Paca, nous avons beaucoup de demandes. Ça correspond au vieillissement de la population et à la carte des catégories socioprofessionnelles,
rapporte Corinne Darbellay. Sur la garde d’enfant, nous avons eu entre 15 et 20 % de perte cette année, car les parents en télétravail ont gardé leurs enfants. Là, nous avons une rentrée en décalé. Avant, nous avions des demandes en prévision de la rentrée en mai ou juin. Cette fois, les familles s’y prennent début septembre. Elles attendaient la décision des entreprises sur le télétravail. On sent que beaucoup de parents reprennent en présentiel. »
Surchauffe aussi, en cette rentrée, du côté du soutien scolaire, pour combler les lacunes des élèves après une année scolaire chamboulée.
Pour tenter de conserver ses intervenants et d’en attirer de nouveaux, le groupe a augmenté ses auxiliaires de vie avec une prime d’un euro de l’heure, et met en place des avantages : intéressement, prime à l’ancienneté, partenariat avec Renault pour l’acquisition de véhicules floqués à moindre coût…