Pancarte antisémite : début du procès de l’enseignante
Cassandre Fristot, enseignante et exmembre du FN qui avait brandi une pancarte antisémite [photo ci-dessus] lors d’une manifestation contre le pass sanitaire début août, ne s’est pas déplacée, hier, devant le tribunal correctionnel de Metz où elle est jugée pour « provocation à la haine raciale ». Un de ses avocats, Me François Wagner, a expliqué que la jeune femme n’est pas venue car « elle est victime de menaces : elle n’allait pas venir s’exposer ». Le conseil a également accusé des journalistes d’avoir voulu « forcer » la porte de sa cliente. « Elle a reçu cinquante appels de journalistes ». « C’est dommage qu’elle ne soit pas là, j’aurais aimé lui poser quelques questions », leur reproche leurs décisions et non leur confession religieuse », avait-elle affirmé.
Demande d’annulation pour vice de forme
Ses conseils ont demandé l’annulation pure et simple de la procédure pour un vice de forme avant que ne débutent les plaidoiries des avocats des treize organisations constituées parties civiles. Me David-Olivier Kaminski, avocat du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a ainsi souligné « l’antisémitisme nauséabond » renvoyé par la pancarte brandie le 7 août par Cassandre Fristot.
« On a ici une jeune femme qui recycle au XXIe siècle les vieilles lunes antisémites du XIXe siècle », a renchéri l’avocat de la Licra, Me Simon Burkatkzi. « Cette affaire s’inscrit dans le temps long d’un antisémitisme qui sent la naphtaline », a-t-il déploré, demandant d’« apporter une réponse pénale claire et ferme à cette nouvelle forme » d’antisémitisme. Devant le tribunal, une trentaine de supporters de la jeune femme de 33 ans avaient scandé « Cassandre à raison » lorsqu’ils ont appris qu’il n’y avait plus de place dans la salle d’audience. Ils ont aussi demandé à faire sortir les nombreux journalistes présents pour leur laisser des sièges. Une dizaine de ses soutiens faisaient également le tour du bâtiment en récitant des chapelets.
La diffusion d’une photo de l’écriteau, brandi fièrement par son autrice coiffée d’un béret lors de la manifestation messine début août, avait suscité un tollé dans la classe politique et les organisations de lutte contre le racisme et l’antisémitisme.
La jeune femme, professeure d’allemand remplaçante, a été suspendue. Elle encourt un an de prison et 45 000 euros d’amende.