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Quelques heures après l’annonce du départ de Charlotte Bonnet et Jérémy Desplanches de son groupe d’entraînement, Fabrice Pellerin menait la reprise des Elite, hier au bassin Camille-Muffat.
Charlotte Bonnet et Jérémy Desplanches n’ont pas participé à la reprise d’1h10’ concoctée par Fabrice Pellerin, hier dans la plaine du Var. La triple championne d’Europe 2018 et le Suisse, médaillé de bronze olympique à Tokyo cet été, n’ont pas séché la rentrée du groupe Elite de l’Olympic Nice Natation. Leur absence n’était ni une surprise ni un secret. Le duo, en couple dans le civil, file s’entraîner à Martigues avec Philippe Lucas, l’ex-mentor de Laure Manaudou, et l’information avait été révélée mardi soir dans un communiqué. Bonnet, qui reste licenciée à l’ONN, y exprimait le besoin « d’un nouvel élan » dans sa carrière. Lucas n’est pas un choix par défaut, le coach star a toujours eu une grande estime pour la spécialiste du 200 m NL.
Pellerin : « Une fraîcheur enivrante »
La native d’Enghien-les-Bains (Val d’Oise) et Pellerin, dont elle avait déploré le manque de communication ces derniers mois, se quittent en
« bons termes ». Après ses éliminations précoces en demi-finales des derniers Jeux sur 100 et 200 m NL, la Niçoise d’adoption avait besoin d’un électrochoc, mais elle n’a pas oublié de saluer l’homme qui lui a permis de se constituer un palmarès en or*. « Je remercie Fabrice de m’avoir accompagnée pendant toutes ces années, et pour tout ce qu’il m’a apporté, m’amenant à un titre européen, et plusieurs finales olympiques
et mondiales, a écrit la nageuse de
26 ans. Je vais maintenant tout mettre en oeuvre pour réussir le dernier challenge de ma vie de nageuse, les JO de Paris 2024. »
Fabrice Pellerin n’est pas le premier ni le dernier coach à voir certains de ses nageurs s’envoler vers d’autres cieux. Le ‘‘druide’’ avait déjà vécu les départs de Yannick Agnel et Camille Muffat par le passé. Après des Jeux londoniens exceptionnels (9 médailles), il avait su rebâtir un groupe compétitif. Il essaiera de faire de même, cette fois encore, avec des JO à la maison en ligne de mire et une classe biberon qui ne demande qu’à éclore. « On n’a que trois ans pour se préparer. C’est un challenge excitant. Chaque jour qui passe ne devra pas être un jour de raté. Il faudra de l’énergie brute et de l’ambition. Ces jeunes ont l’oeil qui brille. Il y a une fraîcheur enivrante », a exposé Pellerin, qui n’a rien perdu de sa motivation et n’a pas souhaité s’épancher sur le couple BonnetDesplanches. « Les nageurs sont libres de partir et venir, s’est-il contenté d’ajouter aux remerciements déjà formulés mardi, et glissés dans le communiqué de son ex-protégée.
Si je les retenais par un jeu de séduction, je ne serais pas fidèle à une certaine éthique. Charlotte et Jérémy ont fait un choix. Je préfère ça. L’inverse n’aurait pas été constructif. »
Ressencourt et Rihoux, nouvelles têtes d’affiche
Le nouveau projet sera incarné, entre autres, par Lilou Ressencourt (200 m papillon) et Charles Rihoux (100 m NL). A 18 et 23 ans, ce duo d’avenir devra se bâtir sans les modèles qu’incarnaient Bonnet ou Desplanches. « Ils vont être aux avantpostes de cette vague Paris 2024, pose
Pellerin. Ils ont déjà quelques lignes sur leur CV. Ce nouveau groupe s’inscrit dans la tradition ONN. Quand on regarde depuis les années 2000, le club a toujours porté sa vocation sur la formation des jeunes, que la Fédération a du mal à placer au coeur de son projet. On attend impatiemment cette nouvelle génération. » « Charlotte et Jérémy avaient beaucoup d’expérience. Ils étaient un peu la maman et le papa du groupe. Leur départ laisse un petit vide, mais ils ont fait le bon choix et ça va offrir de la place aux jeunes », indique Ressencourt, qui a replongé jeudi dernier, après des vacances et ses premiers pas en équipe de France A’, début août aux Canaries. Son nouveau statut, elle le vit avec calme. «Jenesuis pas la nouvelle leader, mais une grande soeur. Si les plus jeunes ont des questions ou des doutes, avec Charles, on sera là », nuance-t-elle.
« Ça ne change rien pour moi. Là, j’ai juste envie de reprendre », appuie Rihoux. Hier, il a nagé pour la première fois depuis cinq semaines. Une reprise en douceur qui devra le mener à une fin d’année chargée. Dans son viseur ? Les Europe et les Mondiaux en petit bassin à Abou Dhabi et Kazan, puis les France en décembre. Sur la route de Paris, une nouvelle ère s’est ouverte.
* Depuis 2010 et son arrivée à Nice, grâce à sa collaboration avec Fabrice Pellerin, Charlotte Bonnet a conquis trois titres européens en 2018 à Glasgow (200 m NL, 4X100 m NL et 4X100 m NL mixte) ; une médaille olympique à Londres en 2012 (4X200 m NL) et deux breloques mondiales, du bronze en 2013 (4X200 m NL) et en 2019 (4X100 m NL).