Le Gym grand perdant
La commission de discipline de la Ligue a tranché à la suite des incidents survenus lors de Nice Marseille le 22 août. La rencontre sera à rejouer et l’OGCN perd deux points dont un avec sursis.
Les sanctions sont tombées. Dixsept jours après les incidents qui ont émaillé Nice - Marseille, match de la 3e journée de L1 disputé le 22 août dernier à l’Allianz Riviera*, la commission de discipline de la Ligue de football professionnel (LFP) s’est prononcée, hier, sur le score du match, les responsabilités des échauffourées et sur d’éventuelles suspensions de joueurs et dirigeants impliqués.
Le 25 août, l’instance avait déjà annoncé un huis clos à titre conservatoire à l’Allianz Riviera pour les quatre prochains matchs du Gym à domicile, et suspendu Pablo Fernandez, le préparateur physique marseillais, pour un coup de poing adressé à un supporter niçois. Le préfet Bernard Gonzalez, quant à lui, avait ordonné la pose d’un filet de protection au niveau de la Populaire Sud dans les meilleurs délais. Des travaux qui ont déjà débuté.
« Des incidents très graves »
Hier, au bout de son instruction et d’une séance délocalisée dans un grand hôtel parisien, la commission a décidé de ne pas geler le match. Un cas de figure qui aurait vu le Gym et l’OM ne prendre aucun point. A la place, elle a préféré donner le match à rejouer sur terrain neutre et à huis clos. Elle a également infligé deux points de pénalité au club azuréen dont un avec sursis, ainsi que trois matchs à huis clos dont celui délocalisé face à Marseille. Nice devrait donc jouer sans supporters face à Monaco, Brest, Lyon et Marseille. L’Allianz ne devrait retrouver du public que début novembre pour la réception de Montpellier.
Côté olympien, la commission a suspendu Pablo Fernandez jusqu’au 30 juin 2022, Alvaro Gonzalez pour deux matchs ferme et Dimitri Payet a écopé d’un match avec sursis. Elle n’a donc pas prêté d’oreille aux recommandations de l’Union nationale des footballeurs professionnels, le syndicat des joueurs, qui demandait la clémence, hier aprèsmidi. L’UNFP considérait que les joueurs étaient « déjà fortement marqués par une soirée dont ils étaient les victimes » et qu’il ne fallait pas les « accabler ».
Quelques minutes après avoir communiqué les condamnations, Sébastien Deneux, le président de la commission, a tenu une conférence de presse en visio. Il a pris le temps de justifier les sanctions.
« Ces incidents ont été appréhendés comme très graves, rares sinon inédits, a-t-il pointé à plus de 23h. C’est ce degré d’importance qui a été primordial dans notre décision. Le niveau de désordre a été extrêmement élevé. Cela devait donc conduire la commission à entrer dans une zone de sanctions qui est très sévère. Cette décision est à la hauteur de la gravité de ces incidents qui ont eu un retentissement absolument exceptionnel. Cela concerne tout de même une atteinte caractérisée à l’intégrité physique des joueurs. Ce qui est bien évidemment inacceptable. »
Les « atermoiements » de M. Bastien
Si la commission a donné le match à rejouer, alors qu’elle aurait également pu le faire reprendre à la 75e minute, c’est parce qu’elle a considéré que l’arbitre, Benoît Bastien, s’était montré hésitant quant à la poursuite de la rencontre, le 22 août. « Dès le retour aux vestiaires, M. Bastien a eu le sentiment que le degré d’insécurité avait été tel qu’en réalité ce match ne pouvait se poursuivre. Face à ses atermoiements, il nous est apparu plus cohérent de faire rejouer ce match. La volonté de la commission est également de rappeler que le sort d’un match ne peut pas dépendre de la décision unilatérale d’un club qui refuse de reprendre le jeu en dépit de la décision finale de l’arbitre. »
* Pour rappel, à la 75e minute de la rencontre, alors que le Gym menait (1-0), Dimitri Payet avait reçu une bouteille d’eau dans le dos au moment où il s’apprêtait à tirer un corner. Le Marseillais avait renvoyé ce projectile et une autre bouteille dans les tribunes, entraînant l’envahissement de la pelouse par des dizaines de supporters installés au sein de la Populaire Sud. L’arbitre M. Bastien avait alors interrompu le match pendant 1h45’ avant d’annoncer sa reprise. Ne se sentant plus en sécurité pour reprendre le jeu, les Marseillais n’étaient pas sortis de leur vestiaire, poussant M. Bastien à mettre fin à la partie.