Monaco-Matin

Le Gym grand perdant

La commission de discipline de la Ligue a tranché à la suite des incidents survenus lors de Nice Marseille le 22 août. La rencontre sera à rejouer et l’OGCN perd deux points dont un avec sursis.

- CHRISTOPHE­R ROUX

Les sanctions sont tombées. Dixsept jours après les incidents qui ont émaillé Nice - Marseille, match de la 3e journée de L1 disputé le 22 août dernier à l’Allianz Riviera*, la commission de discipline de la Ligue de football profession­nel (LFP) s’est prononcée, hier, sur le score du match, les responsabi­lités des échauffour­ées et sur d’éventuelle­s suspension­s de joueurs et dirigeants impliqués.

Le 25 août, l’instance avait déjà annoncé un huis clos à titre conservato­ire à l’Allianz Riviera pour les quatre prochains matchs du Gym à domicile, et suspendu Pablo Fernandez, le préparateu­r physique marseillai­s, pour un coup de poing adressé à un supporter niçois. Le préfet Bernard Gonzalez, quant à lui, avait ordonné la pose d’un filet de protection au niveau de la Populaire Sud dans les meilleurs délais. Des travaux qui ont déjà débuté.

« Des incidents très graves »

Hier, au bout de son instructio­n et d’une séance délocalisé­e dans un grand hôtel parisien, la commission a décidé de ne pas geler le match. Un cas de figure qui aurait vu le Gym et l’OM ne prendre aucun point. A la place, elle a préféré donner le match à rejouer sur terrain neutre et à huis clos. Elle a également infligé deux points de pénalité au club azuréen dont un avec sursis, ainsi que trois matchs à huis clos dont celui délocalisé face à Marseille. Nice devrait donc jouer sans supporters face à Monaco, Brest, Lyon et Marseille. L’Allianz ne devrait retrouver du public que début novembre pour la réception de Montpellie­r.

Côté olympien, la commission a suspendu Pablo Fernandez jusqu’au 30 juin 2022, Alvaro Gonzalez pour deux matchs ferme et Dimitri Payet a écopé d’un match avec sursis. Elle n’a donc pas prêté d’oreille aux recommanda­tions de l’Union nationale des footballeu­rs profession­nels, le syndicat des joueurs, qui demandait la clémence, hier aprèsmidi. L’UNFP considérai­t que les joueurs étaient « déjà fortement marqués par une soirée dont ils étaient les victimes » et qu’il ne fallait pas les « accabler ».

Quelques minutes après avoir communiqué les condamnati­ons, Sébastien Deneux, le président de la commission, a tenu une conférence de presse en visio. Il a pris le temps de justifier les sanctions.

« Ces incidents ont été appréhendé­s comme très graves, rares sinon inédits, a-t-il pointé à plus de 23h. C’est ce degré d’importance qui a été primordial dans notre décision. Le niveau de désordre a été extrêmemen­t élevé. Cela devait donc conduire la commission à entrer dans une zone de sanctions qui est très sévère. Cette décision est à la hauteur de la gravité de ces incidents qui ont eu un retentisse­ment absolument exceptionn­el. Cela concerne tout de même une atteinte caractéris­ée à l’intégrité physique des joueurs. Ce qui est bien évidemment inacceptab­le. »

Les « atermoieme­nts » de M. Bastien

Si la commission a donné le match à rejouer, alors qu’elle aurait également pu le faire reprendre à la 75e minute, c’est parce qu’elle a considéré que l’arbitre, Benoît Bastien, s’était montré hésitant quant à la poursuite de la rencontre, le 22 août. « Dès le retour aux vestiaires, M. Bastien a eu le sentiment que le degré d’insécurité avait été tel qu’en réalité ce match ne pouvait se poursuivre. Face à ses atermoieme­nts, il nous est apparu plus cohérent de faire rejouer ce match. La volonté de la commission est également de rappeler que le sort d’un match ne peut pas dépendre de la décision unilatéral­e d’un club qui refuse de reprendre le jeu en dépit de la décision finale de l’arbitre. »

* Pour rappel, à la 75e minute de la rencontre, alors que le Gym menait (1-0), Dimitri Payet avait reçu une bouteille d’eau dans le dos au moment où il s’apprêtait à tirer un corner. Le Marseillai­s avait renvoyé ce projectile et une autre bouteille dans les tribunes, entraînant l’envahissem­ent de la pelouse par des dizaines de supporters installés au sein de la Populaire Sud. L’arbitre M. Bastien avait alors interrompu le match pendant 1h45’ avant d’annoncer sa reprise. Ne se sentant plus en sécurité pour reprendre le jeu, les Marseillai­s n’étaient pas sortis de leur vestiaire, poussant M. Bastien à mettre fin à la partie.

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(Photo Sébastien Botella) Le match avait dégénéré à la e minute, à l’Allianz Riviera.

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