Le village fête les 70 ans de sa renaissance
Détruit à deux reprises – en 1887, puis en 1944 – le village de la Bévéra célébrait hier l’anniversaire de sa reconstruction. Dans une ambiance très fifties, les nombreuses personnalités ont rappelé comment Castillon a su renaître de ses cendres.
Chaque année, c’est un événement cher aux habitants de Castillon. Mais hier, l’anniversaire de la deuxième reconstruction du village – victime des bombardements alliés – avait une importance plus particulière. Parce qu’on célébrait les 70 ans de la nouvelle cité, qui appartint, au XIVe siècle, à la principauté de Monaco. Parce que de nombreuses personnalités, à commencer par le prince Albert II, étaient présentes pour l’occasion. Parce que le village se donne aujourd’hui les moyens de vivre une nouvelle renaissance. Socio-économique. Parce que le parallèle avec les drames climatiques dont la vallée voisine a récemment fait les frais est évident, aussi. « Cela fait un an que nous travaillons d’arrache-pied sur cette manifestation. Mais c’est presque insuffisant tant il y aurait à faire », introduit le maire de Castillon, Olivier Chantreau. Au terme d’une journée menée de main de maître, entre spectacles sur le thème des années 50, récits historiques, messe en l’église Saint-Julien – que la princesse Antoinette de Monaco avait contribué à financer –, dépôt de gerbes, inauguration d’une exposition dédiée à l’entière histoire du village. Et indispensables allocutions.
Solidarité logique pour la Roya
« En 1951, Castillon était reconstruit. Pour la troisième fois, le village renaissait », reprend Olivier Chantreau, soucieux de dépasser le passé tumultueux de sa commune pour aborder humblement le présent. « Lors de la tempête Alex, il y a eu énormément de sinistrés. Comment ne pas comprendre ce qu’ils ont vécu en tant que village deux fois anéanti ? » C’est notamment en souvenir de son histoire que le village a ainsi fait un appel à la solidarité publique, l’an dernier, pour la Roya, mettant en place un point central de collecte. « La salle des fêtes débordait de dons. Un cortège gigantesque est parti de Castillon.
C’était notre devoir. »
Listant les nombreuses actions entreprises par son équipe et lui pour redonner au village ses titres de noblesse, et éviter une nouvelle destruction par le vide, Olivier Chantreau souligne que le travail n’est pas fini. « Venir à Castillon reste compliqué quand il faut se garer. Nous allons mener une réflexion par rapport à la construction d’un parking. Mais vous le savez, je ne fais pas de promesses », enchaîne-t-il, rappelant, devant le parterre d’élus, la nécessité d’avoir des partenaires pour mener des projets à bien. « Seuls, on va vite, ensemble on va plus loin. Mais quitte à aller plus loin, autant savoir bien s’entourer ! »
« Les Maralpins savent ce qu’est la volonté »
Dans l’assistance, seul le préfet demande à prendre la parole. Pour saluer le travail du maire et du conseil municipal, d’abord. Et pour une déclaration sous forme d’aveu. «Oui,le village a beaucoup souffert. Mais pour tout vous dire, mon cabinet ne se souvenait pas de l’histoire de Castillon. Alors j’ai cherché, j’ai lu. Et je trouve que c’est un beau symbole, pour le préfet d’un département qui a connu Alex, de montrer que les maralpins savent ce qu’est la résistance, la volonté, la rage de mener un combat… et d’aller au bout », assure-t-il, attaché à faire passer un message d’espoir et de courage « pour ceux qui souffrent encore ». Il ne faut jamais renoncer. Et Castillon en est l’exemple parfait.
Etaientnotammentprésents :leprinceAlbertIIdeMonaco,lepréfetdesAlpes-MaritimesBernard Gonzalez, la sénatrice Dominique Estrosi Sassone, la députée Alexandra Valetta Ardisson, les conseillères régionales Sandra Paire et Laurence Boetti Forestier, la conseillère départementale Gabrielle Bineau, ainsi que les maires de Menton, Castellar, Moulinet, Beausoleil, La Turbie, Breil, et le premier adjoint de Roquebrune.