Monaco-Matin

« Notre travail a porté ses fruits »

Bruno Couret, commandant en 2nd de la compagnie de gendarmeri­e de Saint-Tropez

- PROPOS RECUEILLIS PAR V. W.

Trente et une affaires dont quatorze portants sur des vols de montres de luxe,  résolues, un taux d’élucidatio­n de  %... Le commandant en second de la compagnie de gendarmeri­e de Gassin/Saint-Tropez, Bruno Couret peut se réjouir des bons résultats du Groupe d’enquête spécialisé.

Comment expliquez-vous cette explosion de vols de montres de luxe ?

À Saint-Tropez, l’été, il se passe un phénomène unique en Europe : près de

  personnes se retrouvent sur un territoire extrêmemen­t réduit. C’est un cocktail détonant. Les voleurs ont voulu tirer profit de cette foule. Car à Saint-Tropez, on repère vite les gens qui ont de l’argent.

Avec quels modes opératoire­s ?

Il y a en deux. En début d’été, nous avons eu le cas de vols par ruse. Le voleur cherche à détourner l’attention de la victime par une danse, un coup de pied « par inadvertan­ce » dans la jambe, ou en demandant du feu. Puis un complice s’empare de la montre sans que la personne ne s’en aperçoive. Nous avons parfois affaire à de véritables magiciens, venant de Paris juste pour voler à SaintTrope­z. Ce sont des spécialist­es. Et puis d’autres équipes se montrent plus directes, en procédant à l’arrachage de la montre, que ce soit quand la victime est au volant de son cabriolet ou quand elle est occupée à payer son parking. Là, ce sont clairement des amateurs. Et le risque est qu’ils se montrent de plus en plus violents avec le temps s’ils ne parviennen­t pas à leurs fins.

Quelles sont les difficulté­s pour vous dans ce type d’affaires ?

Comme ce ne sont pas des réseaux, il n’y a pas de tête, pas de chef. Ce sont des équipes indépendan­tes, très mobiles et plus difficiles à appréhende­r. On ne peut pas anticiper, la surveillan­ce est difficile.

Et si nous ne parvenons pas à interpelle­r en « flag’ », la montre est très vite revendue. Souvent à un prix dérisoire par rapport à sa valeur réelle.

Pour autant, vos résultats sont, de votre aveu, plutôt bons...

Oui, car il y a un très bon travail d’équipe. Le GES est une vraie réussite. Notre but est de frapper vite et fort, un peu comme la Bac dans la police. Cela est rendu possible par la forte implicatio­n des hommes de la brigade de recherches de Saint-Tropez, qui se répercute sur les référents et les deux réserviste­s qui oeuvrent à plein temps l’été. Ces deux mois ont été intenses, mais notre travail a porté ses fruits.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco