Marine Le Pen fustige l’immigration… et le pass sanitaire
Marine Le Pen a décliné hier matin ses thèmes de campagne habituels – immigration et insécurité – en réservant toutefois ses traits les plus cinglants au pass sanitaire. L’entame de son discours est assez classique : « Il n’y aura que deux alternatives, soit la dilution de la France par déconstruction et submersion, soit le sursaut salutaire qui fera entrer la France dans le troisième millénaire autour de l’idée de nation. »
Nonobstant le fait que la présidente du Rassemblement national confond « alternative » et « possibilité » (1), ce constat déclenche un tonnerre d’applaudissements. Elle enchaîne sur un mode lyrique : « L’héritage de nos aïeux est bradé comme les richesses de nos terres, ou les trésors que renferment la créativité et l’énergie de notre peuple. » La candidate décline ensuite sa conception de la liberté, «pilier fondamental » du pays, puis glisse sur la crise sanitaire et sociale : « Si, samedi après samedi, des centaines de milliers de personnes scandent le mot liberté, c’est qu’il existe un malaise qu’il faut entendre. Ces grandes manifestations qui animent nos rues depuis la réforme des retraites ou des gilets jaunes méritent mieux que la condescendance du pouvoir, les invectives gouvernementales ou la diffamation d’État. »
« Zones talibanisées »
Selon elle, le pass sanitaire est « une atteinte disproportionnée à la liberté. Nous sommes contre. [...] Chacun doit avoir la liberté de choisir, en conscience et en responsabilité, de se faire vacciner ou non. » Après quelques scuds contre «la dictature de Bruxelles » et les « diktats des juges internationaux », puis après avoir réaffirmé sa volonté de sortir de l’Otan, elle annonce un référendum sur l’immigration.
Sous sa mandature, promet-elle, la République pourra reconquérir « ces narco-cités » et « ces zones talibanisées en France. [...] Nous éradiquerons des quartiers les bandes, les mafias et tous ceux qui, islamistes ou non, veulent nous imposer des règles et des modes de vie qui ne sont pas les nôtres. Les délinquants seront mis hors d’état de nuire ; les délinquants français en prison, les étrangers dans l’avion. »
Zemmour ménagé
Fustigeant sous les huées le «silence assourdissant des prétendues féministes », elle s’engage à libérer les jeunes filles du « joug obscurantiste » des « talibans de l’intérieur », proposant que les personnes condamnées pour outrages sexistes soient inscrites au fichier des criminels et délinquants sexuels. Jordan Bardella, nouveau président – par intérim – du RN, prend la suite. À la veille de son 26e anniversaire, le député européen sort l’artillerie lourde contre Emmanuel Macron (« le dernier chapitre de l’ancien monde »), Anne Hidalgo (« elle a transformé les quartiers de notre capitale en terrains vagues »), les écologistes (« ennemis du progrès qui financent et soutiennent les terroristes »).
Ménageant Nicolas Dupont-Aignan et Éric Zemmour (« nous n’aurons jamais d’adversaire du côté de ceux qui défendent la France »), il dénonce de nouveau le danger de « submersion migratoire » , un thème cher au polémiste de Cnews. Avant de conclure : « Nous n’accepterons pas l’obsolescence programmée de [notre pays] voulue par les mondialistes. »
1. Une alternative est un choix entre deux possibilités.