MICHÈLE COTTA
plus loin. En outre, elle le sait, et Jacques Chirac en a donné l’exemple, la mairie de Paris est une base arrière solide, même aux yeux des habitants des territoires qui la jalousent.
Trois obstacles majeurs l’attendent pourtant dans la course qui commence. Le premier est connu, c’est évidemment la faiblesse du parti qu’elle représente, présent encore localement, mais nationalement presque inexistant, réduit parfois à joindre ses forces à la droite, au Parlement en tout cas, pour lutter contre le « en même temps » présidentiel. Second caillou sur la route, l’éclatement de la gauche, que Jean-Luc Mélenchon, tout affaibli qu’il soit, domine toujours dans les intentions de vote. Le chef de la France insoumise, qui ne veut l’unité qu’à son profit, n’est pas prêt à la réaliser avec la maire de Paris. Troisième obstacle enfin : le poids des Verts et de l’écologie dans le monde politique aujourd’hui. Anne Hidalgo ne manque certes pas d’arguments pour montrer que, plus écolo qu’elle, tu meurs. Les km/h dans Paris, les rues piétonnes, les voies cyclistes, ce sont autant d’atouts de la candidate socialiste vis-à-vis des Verts. À ceci près qu’Anne Hidalgo ignore encore qui sortira du chapeau de la primaire des Verts dans quelques jours. L’incontrôlable Sandrine Rousseau lui ferait sans doute moins d’ombre qu’Yves Jadot. Mais si ce dernier est choisi, il est bien décidé à la serrer de près et même à la dépasser. Oui, comment penser avoir quelque chance d’être élue quand tant de candidats se pressent au même portillon ?