Monaco-Matin

Top 14 : Toulon dépassé à Toulouse (41-10)

Les Toulonnais voulaient s’étalonner face à la référence. La réponse est cinglante. Ils ont pris une leçon de maîtrise et de réalisme par des Stadistes poussés par un public survolté.

- OLIVIER BOUISSON

Quelle est la différence entre le Stade toulousain, double champion sortant, et l’ambitieux RCT en pleine reconstruc­tion ? À la lecture de cette rencontre à sens unique, on parlera, sinon d’un gouffre, du moins d’un fossé. Un bon fossé. De ceux qui nécessiten­t la constructi­on d’un pont solide pour aller de l’autre côté. Et donc d’un travail de longue haleine, mené pied à pied, pierre à pierre. Et ce n’est pas en deux journées de championna­t et une préparatio­n tronquée que le club du tandem LemaîtreCo­llazo peut réaliser son laborieux ouvrage.

Hier, en Haute-Garonne, le RCT passait donc un test de caractère. On ne peut pas dire que les joueurs en ont

manqué à l’image de leur entame pleine d’autorité et d’engagement. Mais, rapidement, ledit test de caractère s’est transformé en test de niveau. Et là, la radiograph­ie de la soirée n’est pas tendre avec le RCT. Porté par un public survolté à l’idée d’enfin pousser derrière ses doubles champions, les Toulousain­s ont donné la leçon (41-10).

Deux cartons, trois essais encaissés

Une leçon de réalisme, tout d’abord, avec l’art d’exploiter les faiblesses de l’adversaire. Pour preuve, ces trois essais marqués quand le RCT était en infériorit­é numérique. Dès la huitième minute, à la suite du carton jaune de Sosene-Feagai pour coude en avant, le pack toulousain enfonçait la porte. Rebelote après l’exclusion de Alainu’uese. Pénaltouch­e, maul et essai de Placines. Avant une merveille de passe au pied de Ntamack pour Lebel sur l’aile. Pire encore, ces deux ballons rendus en phase offensive qui ont généré les courses de Ramos (24) et Holmes (30). L’un perdu par

Danglot, l’autre intercepté sur une passe aléatoire de… Danglot. Par deux fois, Louis Carbonel sprintait seul pour empêcher la sanction. En vain. Une leçon de réalisme doublée d’une leçon de maîtrise.

Non, la maîtrise ne s’invente pas et il n’y avait qu’à lire la feuille de match, pour le savoir. Côté toulousain, quinze mecs déjà titrés, côté Toulon, sept nouveaux joueurs au coup d’envoi, avec deux ailiers (Wainiqolo et Obatoyinbo) qui signaient leur première feuille de match cette saison. Et, dans cette leçon, les individual­ités toulousain­es ont brillé au service du collectif. La poutre Julien Marchand a cassé des mauls à lui tout seul, Dupont

et Ntamack ont bonifié nombre de ballons, le pack a joué la même partition. À l’inverse, les Toulonnais pas encore au complet ont paru dépassés par les événements. À l’image de leur maillot extérieur, qui raconte l’éclosion du muguet, cette équipe est encore un bouton de fleur naissant.

 ??  ??
 ?? (Photo PQR) ?? Bien intentionn­és, Sergio Parisse et les Toulonnais se sont d’abord heurtés à l’ultra-réalisme toulousain, avant de sombrer.
(Photo PQR) Bien intentionn­és, Sergio Parisse et les Toulonnais se sont d’abord heurtés à l’ultra-réalisme toulousain, avant de sombrer.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco