« Nous ne voulons pas qu’une troisième génération en souffre »
Fils de harkis, Djamel Guedouar, préside une association dédiée sur le territoire de Coeur du Var et de Provence verte.
Ce Varois, qui a vécu dans le hameau de forestage de La Londe, revient sur les annonces du président de la République.
Une rencontre à laquelle ce représentant engagé localement n’a pas pu assister.
Comment accueillez-vous les déclarations d’Emmanuel Macron ?
Aujourd’hui, nous sommes toujours au point mort en réalité. Ce n’est qu’une promesse électorale. Nous voulons la reconnaissance par un texte de loi officialisant les abandons et les massacres de harkis. Mais elle n’arrive toujours pas. On parlera d’indemnités après. Cela fait presque soixante ans que la guerre d’Algérie est terminée. Jacques Chirac est le seul qui a fait quelque chose, en , en créant la Journée nationale d’hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives.
Pour Djamel Guedouar, la question sera aboutie une fois qu’elle sera inscrite dans un texte de loi, et pas avant. Vous n’entrevoyez donc pas d’avancée sur le sujet ?
Le sujet est abordé mais toujours pas abouti. Pour nous, la cicatrice ne se refermera pas. Ce dossier est une patate chaude que les Présidents se refilent. Nous ne voulons pas qu’une troisième génération en souffre. Nous avons été mis dans des camps de transit et des hameaux de forestage ( dans le Var). L’État a une dette envers ses soldats. Des Algériens nous traitent toujours de traîtres.
Dans quel état d’esprit aborderezvous la journée commémorative du septembre ?
Toujours dans l’attente et le mécontentement. Le président de la République fera un discours. Peutêtre qu’il reconnaîtra, mais tant que ce ne sera pas appliqué… En , cela fera ans. La forte communauté harkie veut des actes. Sarkozy et Hollande n’ont pas tenu leurs promesses. Nous voulons que nos parents et les derniers combattants en vie, l’entendent de leur vivant. Qu’ils ne se soient pas battus pour rien. Qu’après les élections on ne nous tourne pas le dos.