GERMINAL BIENTÔT SUR FRANCE 2
Disponible en intégralité sur Salto, la série événement devrait bientôt arriver sur France 2. Six épisodes qui se dévorent d’un trait et qui confirme la qualité des séries françaises.
Les productions françaises n’ont plus peur de se mesurer à leurs homologues étrangers. C’est en tout ce qu’il ressort des six épisodes de Germinal ,la série de six épisodes de 52 minutes du réalisateur David Hourrègue (le papa de Skam) qui est disponible en intégralité sur Salto avant sa diffusion prochaine sur France 2 (aucune date de diffusion encore connue).
Germinal n’est pas une série comme les autres puisqu’elle se veut être le fleuron de la nouvelle politique de France TV dans sa stratégie internationale. Le groupe du service public veut tenter de rivaliser avec les grosses productions internationales, ainsi que les plateformes, et montrer que le style français est capable de briller au-delà des frontières. Pour ce faire, il fallait un sujet qui parle à tout le monde : Germinal, le roman d’Émile Zola dont l’adaptation cinématographique de Claude Berri, en 1993, avait marqué toute une génération, est le point de départ idoine. Et puis le sujet s’est presque imposé naturellement en 2019 car en pleine crise des Gilets jaunes, la France est emportée par un débat national autour de l’inégalité. Dans ce projet fou de Germinal, Hourrègue est accompagné de Julien Lilti, le frère de Thomas (Hippocrate), ainsi qu’une armée de scénaristes talentueux et éclectiques (Samir Oubechou, Chérif Saïs, Mélusine Laura Raynaud, Loïc Barrère, Cheikna Sankare).
Un casting choral très moderne
Tout ce beau monde est emballé par l’oeuvre de Zola et veut lui donner un nouveau souffle. Pour peser financièrement, France TV s’associe à ses homologues italien et allemand, la RAI et ZDF, à l’image du Tour du monde en 80 jours, piloté par ZDF et présenté bientôt à Canneseries, ou Leonardo da Vinci, drivé par la RAI.
La série se lance sur un gros braquet : cinquante-six rôles, 2 500 figurants, quarante décors reconstruits dont une mine inondée dans un studio bassin en Belgique. Niveau comptable, le budget total de la série est colossal : près de 12 millions d’euros. C’est moins onéreux qu’un seul épisode... de Game of Thrones mais c’est extrêmement ambitieux dans le paysage français. Mais avant de tourner dans le Nord, il faut trouver le bon casting. La production fait cohabiter deux écoles à l’affiche. Des novices
Cinquante-six rôles, 2 500 figurants, quarante décors reconstruits
pour les rôles majeurs de LantierCatherine Maheu-Chaval (Louis Peres, Rose-Marie Perreault et Jonas Bloquet) mais des valeurs sûres pour les entourer : Thierry Godard, Alix Poisson, Guillaume de Tonquédec, Sami Bouajila, Natacha Lindinger ou encore Steve Tientcheu. Un casting choral très moderne qui surfe sur la réalisation très rock’n’roll de David Hourrègue.
Peaky Blinders à la française
L’intrigue a beau se dérouler sous le Second Empire (1852-1870), les producteurs ont souhaité donner aux mineurs du Voreux et au coron une allure moderne. Musicalement, dans la manière de filmer, de prendre la lumière, dans les dialogues, Germinal s’inspire plus de Peaky Blinders, cette série britannique dont la trame se situe à la fin du XIXe siècle, que d’une véritable série d’époque. À savoir une série au rythme moderne, qui traite de sujets universels avec des problématiques qui trouvent fortement écho dans les troubles sociaux actuels.
Tournée en 73 jours, la série fut, un temps, pressentie pour être présentée lors de la Mostra de Venise car le festival italien souhaitait projeter la création hors compétition. Finalement, la production de Germinal a préféré prendre le chemin du Nord, où la série a été tournée, pour être projetée lors de Séries Mania à Lille mais également sur le site de la mine d’Arenberg, à Wallers (Nord).