Monaco-Matin

Prison ferme pour le bourreau d’un chiot

Absent lors du délibéré, hier à Paris, un résident monégasque a écopé d’une peine ferme et de sanctions financière­s pour avoir tué son chiot. Une décision exemplaire pour les parties civiles.

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

La nuit du 6 mai 2021, la scène avait provoqué l’effroi du voisinage et rompu le silence dans un paisible quartier du XVe arrondisse­ment de Paris. Dans un excès de rage, un résident monégasque étudiant dans la capitale avait attaché son chiot de huit mois, un Beagle (voir photo), avant de le frapper à mort. Pourquoi une telle folie ? Son maître était « énervé, car il avait mâchouillé la batterie de [sa] cigarette électroniq­ue »… Un long supplice de 20 minutes, d’après les témoignage­s recueillis par la police auprès des voisins. Hier matin, le tribunal correction­nel de Paris a condamné le bourreau, en son absence, à une peine dévoilée par l’associatio­n – reconnue d’utilité publique – Stéphane Lamart « Pour la défense des droits des animaux », partie civile au procès tout comme la Société Nationale pour la Défense des Animaux (SNDA) et la SPA Monaco.

« Interdicti­on définitive de détenir un animal »

« Le jeune homme [22 ans, ndlr] a été condamné à 4 mois de prison ferme et 20 mois de sursis probatoire avec obligation de soins, à l’indemnisat­ion des victimes, et l’interdicti­on de paraître à Paris. Il a l’interdicti­on définitive de détenir un animal. Sur les intérêts civils, l’inculpé doit également s’acquitter de 2000 euros de dommages et intérêts ainsi que de 1 200 euros en compensati­on des frais d’avocat à reverser à l’associatio­n Stéphane Lamart. »

Un jugement pour lequel le prévenu et ses conseils ont bien entendu la possibilit­é de faire appel. « Mais la cour d’appel de Paris à la réputation d’être assez sévère sur la question de la protection animale », note Stéphane Lamart, qui « se félicite d’une telle décision pour laquelle les droits de l’animal ont été appliqués comme il se doit ».

Radié de son école ?

Une condamnati­on qui va au-delà des réquisitio­ns de la procureure de la République lors de l’audience tenue le 6 juillet dernier à Paris. Deux années de prison avec sursis probatoire d’une durée de deux ans avec obligation de soins, l’indemnisat­ion des parties civiles et l’établissem­ent d’une résidence dans un lieu déterminé sur un territoire national avaient alors été requis. Tout comme l’interdicti­on de détenir un animal et la diffusion par voie de presse du jugement aux frais du condamné.

Le prévenu, alors hospitalis­é dans le service psychiatri­e du Centre hospitalie­r Princesse-Grace, à Monaco, était déjà absent de l’audience. Son avocat avait quant à lui vu ses deux demandes rejetées, en l’occurrence le renvoi du procès et la désignatio­n d’un expert psychiatri­que. C’est comme individu responsabl­e de ses actes que le prévenu a donc été condamné hier. Exclu temporaire­ment par son école dans l’attente du délibéré, il devrait en être radié.

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(Illustrati­on DR) Le chiot d’à peine huit mois, un Beagle, avait trouvé la mort sous les coups de son maître.

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