Les salariés de Pro BTP en grève à Cagnes
Une présence remarquée. Hier matin, une partie des salariés de l’entreprise Pro BTP (groupe de protection sociale du bâtiment et des travaux publics) a répondu à un appel à la grève intersyndical national. Probablement pas du goût de la direction, opposée à l’idée de laisser la presse accéder au site... Peu après 10 heures, les grévistes étaient en tout cas plus de 300 à Cagnes-sur-Mer et près de 200 à Sophia Antipolis. La raison de leur présence ? « Depuis plusieurs années, on essaie d’obtenir la mise en place d’un accord sur le télétravail dans l’entreprise, explique Luc Ronce, délégué syndical national CFE-CGC. La direction accepterait, à condition qu’on abandonne énormément de nos avantages sociaux. »
« Il n’y a plus d’échange »
Suppression de RTT, disparition des récupérations horaire, établissement de trois jours de carence en cas de maladie, obligation d’une pause déjeuner d’une heure minimum… La liste est longue et les salariés ne digèrent pas. « L’employeur nous fait du chantage, pointe Luc Ronce. On nous dit : “C’est le télétravail contre la perte de vos acquis”. Nous, on n’est pas d’accord. On veut dissocier les deux débats : d’un côté, négocier l’accord de télétravail ; de l’autre, l’amélioration de l’organisation du travail, qui pourrait passer par une refonte de nos acquis sociaux. »
Si le télétravail a été toléré au plus fort de la pandémie, la société Pro BTP semble réticente à le maintenir au dire des syndicats. «Ce n’est pas une nécessité pour la direction, regrette Romain Zirotti, représentant CFDT au centre technique national de Pro BTP. Comme on veut du télétravail, ils veulent des contreparties. » Le lien est rompu. Au moins temporairement. « Il n’y a plus d’échange, appuie Corine Hezard, représentante CGT. La direction nous a d’abord dit ce qu’elle voulait mettre en place, avant de nous prévenir qu’elle allait arrêter les négociations en raison des désaccords avec les différents syndicats. Les réunions ont été annulées, ils ont précisé qu’ils feraient ça de manière unilatérale. On va perdre nos acquis. » Le mouvement de grève pourrait être reconduit. Pour sa part, la direction n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.