Assassinat de Malaussène : Cuevas se pourvoit en cassation
Reconnu coupable par les assises des Alpes-Maritimes de l’assassinat de Patrice Ferrari, Paul Cuevas, un terrassier de Gilette, a vu sa peine de réclusion aggravée en appel à Aix.
Paul Cuevas, 49 ans, condamné par la cour d’assises d’appel d’Aix-en Provence à trente ans de réclusion (dont les deux tiers incompressibles) pour l’assassinat de Patrice Ferrari, 49 ans, à Malaussène, s’est pourvu en cassation.
L’accusé, terrassier à Gilette, a toujours nié être mêlé à la mort tragique de celui dont il se disait l’ami.
La victime, disparue mystérieusement le 23 décembre 2015 de son domicile de Castagniers, avait été retrouvée plus d’un mois plus tard dans un ravin de Malaussène, la carotide tranchée, le crâne défoncé. Gérant d’une société d’équarrissage, en invalidité après une grave chute, Patrice
Ferrari s’était aperçu que son soi-disant ami lui volait de l’argent. A-t-il menacé de déposer plainte ? C’est en tout cas le mobile qu’ont avancé les enquêteurs de la brigade de recherche de Nice qui ont mené une longue et discrète enquête dès la macabre découverte.
Il y a un an à Nice, la Cour et les jurés avaient déjà reconnu coupable l’accusé de « meurtre sur personne vulnérable, escroquerie, vols et falsification de chèques ». Il avait été condamné à vingttrois ans de réclusion, sanction assortie d’une peine de sûreté des deux tiers.
Un ADN qui accuse
Les avocats de Paul Cuevas ont toujours plaidé l’acquittement, estimant les éléments à charge insuffisants. L’une des preuves les plus accablantes, selon les gendarmes et le juge d’instruction, se trouve dans le coffre de la voiture de Cuevas. Les techniciens d’investigation criminel y ont découvert l’ADN de la victime. En appel, la préméditation a été retenue et l’accusé a été reconnu coupable cette fois d’assassinat. Il a été condamné à trente ans de réclusion, une peine conforme aux réquisitions tant en première instance qu’en appel. La sanction n’est pas pour autant définitive. Paul Cuevas et ses avocats (Mes Eric Scalabrin et Luc Ferlaud) espèrent que la plus haute juridiction cassera l’arrêt aixois en raison d’un vice de procédure. Si c’était le cas, l’affaire serait renvoyée une troisième fois devant une cour d’assises.