Monaco-Matin

Gérer les écrans à la maison : les conseils d’une maman

À Saint-Paul de Vence, Natacha Didier, maman de trois enfants, vient de publier J’aide mon enfant à se détacher des écrans. Un livre avec 50 jeux et astuces pour protéger les petits.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHILDE TRANOY mtranoy@nicematin.fr

Pendant le confinemen­t en France, les enfants ont passé jusqu’à 8 h 49 par jour sur les écrans, selon une étude menée par NortonLife­Lock. Un constat qui préoccupe les profession­nels de santé et les associatio­ns de protection de l’enfance. C’est pour aider les parents de façon simple et concrète que la saint-pauloise Natacha Didier, déléguée de santé publique de profession et maman de trois enfants de 6, 9 et 12 ans, publie aux éditions Hatier J’aide mon enfant à se détacher des écrans (224 pages, 7,95 euros). Un ouvrage dans lequel elle partage ses solutions pour réguler la consommati­on des écrans chez les enfants, tout en ramenant un peu plus d’interactio­n et d’authentici­té au sein du foyer.

Comment est né ce livre ?

Il y a trois ans, j’avais du mal à déscotcher mon aîné, qui avait  ans à l’époque, de la tablette et des jeux vidéo. Quand la petite dernière de  ans a commencé à revendique­r elle aussi la tablette, je me suis dit ça suffit ! Nous avons découpé dans du carton des tickets sur lesquels nous avons inscrit la durée autorisée d’écran,  minutes, le jour, mercredi, samedi ou dimanche, et j’en ai distribué aux enfants chaque semaine (un peu plus pour l’aîné, un seul pour la petite). Comme des tickets de manège. J’ai sorti le minuteur de la cuisine. Quand ils voulaient regarder les écrans, ils me donnaient un ticket, je mettais le minuteur. L’astuce a fonctionné. On est entrés dans une routine. J’en ai parlé autour de moi. D’autres parents ont fait de même et m’ont fait de bons retours. En , j’ai conceptual­isé cette astuce et j’ai créé et commercial­isé une boîte de jeux éducative pour les enfants de  à  ans : La boîte à limites .J’aiété repérée par les éditions Hatier qui m’ont proposé d’écrire un livre pour leur collection « J’aide mon enfant à... ». Ils cherchaien­t une maman qui s’adresse aux autres parents.

Pourquoi cette astuce a marché selon vous ?

Parce que j’ai défini une règle.

Il faut le reconnaîtr­e, mettre les enfants devant les écrans, ça nous arrange parfois, parce qu’on est débordés ou parce qu’on se dit que si on sort la peinture, ça va salir, mettre le bazar. J’ai inventé d’autres astuces pour réguler le temps passé sur les écrans. Quinze au total. C’est la première partie du livre. Par exemple leur distribuer un quota de pièces de monnaie pour la semaine et à chaque fois qu’ils veulent regarder un écran, ils mettent une pièce dans la tirelire.  cents pour  minutes,  cents,  minutes, etc...

Vous donnez aussi des conseils pour s’éloigner des écrans.

La deuxième partie du livre est consacrée aux alternativ­es aux écrans. Ce sont des fiches d’activités ludiques qu’on peut faire avec ses enfants. Je me suis inspirée de jeux, d’activités qu’on a faits ensemble pendant le confinemen­t. Land art, potion magique, escape game, chasse au trésor, yoga...

Interdire complèteme­nt les écrans aux enfants, c’est les exclure de leur groupe d’amis ?

Oui, et mon message, ce n’est pas de diaboliser les écrans, car j’ai fait le choix de les laisser entrer dans ma maison. Je préfère accompagne­r les enfants dans l’usage qu’ils en font. Et c’est peutêtre ce qu’il y a de plus compliqué. En effet, c’est plus facile d’interdire complèteme­nt, ou de laisser faire. Mon fils de  ans a un téléphone portable depuis qu’il est entré en e. Je lui ai expliqué que certains réseaux sociaux sont interdits avant l’âge de  ans, comme WhatsApp, et que mon rôle de maman était de le protéger. J’ai fait un parallèle avec la voiture : je ne peux pas t’autoriser à conduire car c’est interdit.

Il faut faire aussi avec la

« pression » exercée par les autres parents qui autorisent tout et qui fait que l’enfant à qui on impose des limites ne comprend pas pourquoi il est moins bien loti...

Des parents ont même créé un groupe Facebook « Parents unis contre les smartphone­s avant  ans » [qui compte plus de   membres en France, ndlr] pour se sentir moins seuls. Mais je ne jette pas la pierre. J’essaie, avec ce livre, d’aborder de manière légère cette problémati­que et j’espère contribuer à aider les parents dans cette démarche.

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Ne pas diaboliser les écrans ”

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Je ne jette pas la pierre ”

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(Photo M. T.) Natacha Didier, auteur du livre J’aide mon enfant à se détacher des écrans.
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