Monaco-Matin

Un collégien agressé au « jeu de l’olive » à Bandol

Un père de famille s’alarme de l’agression à caractère sexuel subie par son fils, scolarisé en sixième. « Un acte grave mais isolé », qualifie l’Éducation nationale.

- SO. B. Le nom du père de famille n’est pas donné, pour préserver l’anonymat de l’enfant.

C’est une rentrée des classes éprouvante qu’un élève du collège Raimu à Bandol a vécue, victime d’une agression dans la cour de récréation, commise sur lui par un autre élève.

Les faits se sont déroulés lundi 20 septembre et s’ils n’ont pas encore reçu de qualificat­ion judiciaire, l’Éducation nationale admet pleinement qu’ils sont graves et qu’ils doivent entraîner une réponse ferme et immédiate. Le père de l’élève agressé est déçu par la réaction du collège, qui l’aurait plutôt dissuadé de porter plainte. Ce qu’il a choisi de faire, dès le lendemain, au commissari­at de Sanary, en dénonçant une tentative de viol.

L’enquête policière déterminer­a l’étendue et la nature de l’agression. En revanche, il est d’ores et déjà certain que celle-ci est à caractère sexuel.

Attoucheme­nt rectal

À travers son short, l’élève a subi un attoucheme­nt rectal, un geste qui peut être appelé « jeu de l’olive » et qui n’a évidemment aucun caractère de jeu, mais représente bien une agression sexuelle.

« Cela est arrivé à mon enfant, pendant un moment de récréation, un peu après midi. Mon fils n’a pas à subir ce genre de chose, la responsabi­lité de l’établissem­ent est engagée. S’il y avait eu une bonne surveillan­ce, ces faits n’auraient jamais pu avoir lieu. » Le père de famille veut « sensibilis­er l’opinion publique, les parents. Et les chefs d’établissem­ents scolaires, pour les rappeler à leur responsabi­lité ».

 jours d’exclusion

L’Éducation nationale réagit par la voix du directeur académique adjoint dans le Var, Alain Aubert. « C’est un fait grave, qui a été signalé et immédiatem­ent répertorié, commis sur un élève de sixième. Un acte qu’il ne s’agit pas de minimiser, qui doit être pris en compte, mais qui est isolé. La réponse la plus rapide a été donnée par le collège. »

Le principal a reçu (successive­ment) les deux familles concernées et décidé l’exclusion temporaire de l’élève auteur des faits, scolarisé en cinquième. Sept jours d’exclusion ont été prononcés, ce qui représente la sanction maximale (hormis une exclusion définitive).

Une mesure éducative sera également menée, « afin d’amener ce jeune à prendre conscience de ce qu’il a fait. Conscience de la gravité de son acte ».

Sur la surveillan­ce, Alain Aubert décrit la situation suivante : « Il y avait beaucoup d’élèves en circulatio­n à ce moment-là. Un AED (assistant d’éducation) était à quelques mètres, mais n’a pas pu voir la scène. Ils n’étaient pas seuls dans un coin de la cour. » Prochainem­ent, « une sensibilis­ation générale des élèves des deux niveaux concernés, 6e et 5e, sera organisée par l’équipe mobile académique de sécurité ». Spécialisé­e dans les interventi­ons en situation de crise.

Question sur #anti

L’Inspection académique ne fait pas de lien avec la campagne d’insulte et de menace, relayée sur internet par le mot-dièse #anti2010. De jeunes adolescent­s, dont c’est l’année de naissance, y sont visés, de façon totalement gratuite. Le père de famille n’en est pas si sûr. « Cela arrive, on en parle un peu partout et malheureus­ement, c’est tombé sur mon fils » , estime-t-il amer. Toute la journée de mardi, son fils a croisé son agresseur au collège, en se sentant nargué.

Hier mercredi, il n’avait pas encore été prévenu des sanctions effectivem­ent décidées par le collège.

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(Photo Hélène Dos Santos) Hier, l’exclusion temporaire de l’élève agresseur a été prononcée. Pour sept jours.

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