Monaco-Matin

Loris Racca, une fin de carrière la mort dans l’âme

Loris Racca a dévoué 17 ans de sa vie à sa passion : la gymnastiqu­e. Miné par des opérations à répétition, l’athlète monégasque a décidé de mettre un terme à sa carrière. Non sans émotion.

- ADRIEN SANTUCCI monaco@nicematin.fr

‘‘ Je n’en pouvais plus des opérations et des anesthésie­s”

Il y a des histoires d’amour qui se terminent malgré une passion commune qui semble insubmersi­ble. Mais l’amour ne suffit pas toujours. C’est en quelque sorte ce que vient de vivre Loris Racca, avec son sport de toujours, la gymnastiqu­e. Une romance de 17 années, débutée à l’âge de 8 ans, et qui s’est terminée il y a trois semaines. Ce n’était pas la volonté première du gymnaste, qui voue une admiration hors du commun pour cette discipline. Mais les blessures à répétition ont pris le dessus…

« Je m’étais promis que si je devais de nouveau me faire opérer, j’arrêterais. Et c’est ce qui est arrivé. Je n’en pouvais plus des opérations et des anesthésie­s. J’ai trop donné de ma personne. »

Ses problèmes physiques sont venus à bout de la passion inébranlab­le qui habitait Loris

Racca.

Huit opérations dont deux en huit mois

Le natif de Nice n’a pas été épargné durant toute sa carrière sportive avec pas moins de huit opérations, dont deux en l’espace de huit mois. Le calvaire a débuté il y a trois ans de cela, en 2018. « Je me suis entraîné de février 2018 à mai 2019 avec une lésion sur le tendon du biceps à l’épaule. Durant cette annéelà, aucun diagnostic médical ne pouvait être établi, jusqu’au jour où un chirurgien a trouvé cette anomalie. » L’athlète monégasque souffre également

du genou gauche à cette période et doit subir des infiltrati­ons tous les trois mois. Deux ans plus tard, en octobre 2020, il choisit de se faire opérer pour la première fois pour ne plus souffrir, malgré des signes peu évidents lors des multiples examens d’imagerie. Une première erreur pour Loris Racca : « J’ai écouté le chirurgien qui soupçonnai­t une saturation du ménisque, alors qu’il n’y avait rien. Je n’en pouvais plus de ces douleurs récurrente­s, et je pensais qu’opérer allait soigner cette douleur. » Mais au contraire, les problèmes se sont poursuivis. À peine le temps de finir sa rééducatio­n, et de reprendre doucement en février 2021, que ce même genou gauche lâche une nouvelle fois. Le ménisque est fissuré alors que le gymnaste préparait le top 12 avec son club de Monaco.

La santé et la vie profession­nelle avant tout

Il avait alors demandé à son entraîneur Thierry Aymes s’il avait besoin de lui au cheval d’arçons et aux barres parallèles. Ce à quoi ce dernier lui avait répondu que oui. Loris Racca a donc concouru pour son équipe, avec un genou en moins. C’est dire le mental du bonhomme, et son esprit de compétiteu­r à toute épreuve !

Une fois le top 12 passé, le Niçois fervent supporter de l’AS Monaco passe à nouveau sur le billard, et revient courant du mois d’août. Deux semaines seulement plus tard, ce foutu genou lâche encore avec une rupture partielle du ligament croisé. À ce moment-là, c’en était fini pour lui : « La mort dans l’âme, j’ai réalisé que mon corps n’était plus apte à me suivre pour continuer ma passion. Ça me crève le coeur, mais plus tard je veux pouvoir faire du vélo, du foot avec mes enfants. »

Il n’avait plus disputé une seule compétitio­n depuis 2018 sur les six agrès. À 25 ans, Loris Racca a certaineme­nt pris la décision la

plus difficile de son premier quart de siècle. Celui d’arrêter définitive­ment son sport, pour se consacrer à sa vie profession­nelle et personnell­e. Il travaille en banque à Monaco, et souhaite construire son avenir. « Mes problèmes physiques empiétaien­t sur mon boulot avec des arrêts de travail. Ça me gênait énormément, et je ne veux plus avoir à vivre cela. Ce n’est pas la gym qui fait gagner de l’argent, sinon ça se saurait. » Ses ambitions profession­nelles et sa santé auront eu raison de sa formidable histoire avec sa gymnastiqu­e commencée lorsqu’il était encore un enfant insouciant. Comme il le dit si bien : « Cette séparation, c’est mon premier chagrin d’amour. »

‘‘

Ça me crève le coeur, mais je veux pouvoir faire du vélo avec mes enfants”

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(DR) Le coach de l’Étoile de Monaco, Thierry Aymes, avait rappelé Loris Racca pour sa dernière compétitio­n par équipe, en .
 ?? (Photo DR) ?? À seulement  ans, Loris doit se résoudre à poser pieds à terre.
(Photo DR) À seulement  ans, Loris doit se résoudre à poser pieds à terre.

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