Comment le tirage au sort leur a permis de s’installer
Stéphanie Pellegrino-Garcin, 45 ans, vient de créer son office à Nice. Rémi Carta, 40 ans, à Villeneuve-Loubet. Tous deux, notaires assistants auparavant, ont prêté serment en 2018. Et ont tiré parti du fameux tirage au sort, dispositif Macron. Première vague, 2 250 « gagnants ». Sans quoi ils n’auraient pas pu se lancer. Dans l’Aude, Élodie Fourcadet, 36 ans, en a bénéficié indirectement, via son associé. Une façon de partager les frais.
« L’infrastructure nous coûte très cher »
« Pour des jeunes comme nous, ce principe a ouvert la possibilité de s’installer », admet Rémi, qui s’est senti bien accueilli par l’unique étude de la commune et par la « compagnie », nom de l’instance départementale. Un prêt de 150 000 euros par la Caisse des dépôts et consignations lui a permis de constituer le fonds de roulement indispensable pour démarrer. Stéphanie abonde : « Nous avons, comme beaucoup d’autres professions, des locaux à payer. Mais également un logiciel très onéreux. L’infrastructure nous coûte très cher. » Sans ce minimum emprunté auprès de la CDC, pas de salut : « Nous n’aurions pas pu payer nos factures puisque, du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés sans ressources. Comme tout créateur d’entreprise. » Pas de jackpot. « Ce n’est pas un Loto, loin de là. Mais un challenge », résume Rémi. Stéphanie renchérit : « Quand on commence, on n’a aucune rentrée d’argent, il faut créer notre propre clientèle et récupérer des dossiers. » Pas simple. Trois ans après, tous deux ont pu « se faire une place, se faire un nom, gagner la confiance », accessoirement rattraper le niveau de vie « qui n’avait rien de mirobolant » que leur conférait le statut de notaire assistant.
Élodie, Rémi et Stéphanie ont pu créer leur propre office grâce au tirage au sort.