Sabrina Rodrigues, sa vie après le Crazy Horse
Originaire de Cagnes-sur-Mer, cet ancienne danseuse a travaillé partout dans le monde dont plus de dix ans pour le Crazy. Elle a depuis tourné la page et s’est lancée dans l’art-thérapie.
Elle a changé d’univers. De costume, aussi. Surtout. Après douze ans sous les projecteurs, Sabrina Rodrigues est revenue à un travail de l’ombre. Dans son petit cabinet situé à quelques centaines de mètres de la gare de Cagnes-surMer, elle a basculé dans l’art-thérapie. Une nouvelle voie. Mais ne pensez pas que c’est un choix par défaut. C’est voulu, assumé. L’ancienne danseuse du Crazy Horse a longtemps vécu de sa passion. Suffisamment pour en faire le tour, de Los Angeles à la Suisse en passant par la Libye. Elle a appris, vibré et profité. « J’ai dansé pendant plus de cinq ans au casino Ruhl à Nice et j’ai commencé au Crazy en 2005, rembobine la quadragénaire. J’ai découvert les cinq continents, avec des compagnies itinérantes. Le Crazy ouvre des portes. Quand on a ça sur le CV, c’est canon ! »
Des doutes à ans
La vitrine est belle, mais il a parfois fallu jouer les équilibristes. Jongler entre les contrats, à quelques milliers de kilomètres de la famille. « C’est un métier aléatoire, on est toujours à l’affût du boulot, de l’audition. » Histoire d’étirer la carrière le plus loin possible. Une question de choix, d’opportunités. Le tout en évitant de faire le show de trop. « J’ai commencé à me poser des questions à partir de 30 ans, concède-t-elle, confortablement installée dans son cabinet de la rue Pasteur. Il fallait que je retrouve quelque chose qui me parle autant. La danse, c’est du spectacle, du show. C’est compliqué de retrouver cette même vibration. » Les amis entrent en jeu. Un en particulier, venu conseiller la Cagnoise sur la suite de sa carrière. « Il m’a parlé de l’art-thérapie. Je me suis renseignée et j’ai vu qu’il y avait une école à
Saint-Laurent-du-Var . Ça me permettait d’utiliser la danse de manière différente et de façon constructive. »
Un nouveau monde
Elle a dû prendre sur elle. Laisser ses craintes de côté pour se lancer dans un nouveau monde. « Quand je suis revenue à l’école j’avais peur. Je ne comprenais rien. Avant de passer notre diplôme, il fallait qu’on justifie d’une thérapie personnelle. Si je n’avais pas traité certaines de mes problématiques, je ne pourrais pas accompagner les gens au mieux. » Sortie major de sa promotion, elle guide désormais ses patients avec des outils maison. Loin des cabarets et leur pléiade de stars. Elle a même diversifié sa panoplie. « Je reste dans un milieu artistique. Avec l’art-thérapie, on fait de la peinture, de l’expression corporelle, on utilise la voix… On travaille sur la confiance, l’estime de soi. On peut régler plein de problématiques. » Sabrina Rodrigues a même profité de ses nouveaux atouts pour créer l’association « s’handirêve », tournée vers les personnes
(1) en situation d’handicap. Parmi les activités, des cours de country dispensés à la salle du
Val Fleuri. « J’aimerais pouvoir créer des ateliers entre des personnes v alides et handicapées. » Désormais, son épanouissement personnel passe aussi par là. 1. Renseignements sur la page Facebook s’handirêve association (@s.handireve).