Carros : Jean-François Le Vaillant, disparition d’un bâtisseur
« Il n’était pas maire, mais c’était presque pareil. » À Carros, Jean-François Le Vaillant a occupé bien des fonctions et marqué différentes générations. Le portrait tiré par le premier magistrat Yannick Bernard en dit long. Personnage du village, le septuagénaire s’en est allé à Nice. Son coeur s’est arrêté de battre. Il avait 76 ans. Un pan de l’histoire carrossoise s’envole avec lui. « Il faisait partie des premiers habitants de la commune nouvelle », assure le maire Yannick Bernard, conscient de l’empreinte laissée par son administré arrivé dans la commune en 1971.
Né en 1944 à Alger, JeanFrançois Le Vaillant avait quitté l’Algérie à l’âge de 17 ans. Il n’y était jamais retourné, par peur de ne plus s’y retrouver.
« Il avait un fort attachement pour son pays, étaye son fils Philippe. Il a gardé de l’affection pour sa culture, mais il ne voulait pas voir une autre image que celle de son enfance. »
Création du club de foot
Alors l’ancien conseiller municipal s’est investi à Carros. Cofondateur de la caserne des pompiers avant d’en devenir lieutenant-colonel, il est également à l’origine de la création du club de football puis de la pharmacie de la commune. Il a tenu l’affaire de longues années, avant de transmettre le flambeau à son fils aujourd’hui derrière le comptoir. «Ilatravaillé jusqu’au dernier jour de sa vie, il venait encore une heure par jour pour voir les gens », souligne le deuxième des trois enfants. Docteur en pharmacie,
Jean-François Le Vaillant a également créé le laboratoire d’analyses médicales aux côtés de son épouse. Une vie de projets. « C’était quelqu’un d’affable, toujours très proche des gens » , appuie Yannick Bernard.
Chevalier de l’ordre national du Mérite
Sa disparition marque le village. « Les gens viennent me voir pour le remercier, confie Philippe. Sa vocation, c’était d’aider les autres. Il était très jovial, il avait toujours une petite anecdote ou un mot gentil. Il savait tendre la main aisément sans calculer. »
Sa plus grande fierté, JeanFrançois Le Vaillant la tirait de son titre de chevalier de l’ordre national du Mérite. Une distinction qu’il résumait en deux mots, en 2009 dans nos colonnes : « Humilité et camaraderie. »
Ses obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Paul de Carros.