Françoise Bettencourt-Meyers : son combat pour l’audition
Ce n’est pas en tant que principale actionnaire de L’Oréal que Françoise Bettencourt-Meyers était présente, jeudi, à Nice. Mais en qualité de cofondatrice de la Fondation pour l’Audition et d’auteur du livre L’Audition pour les nuls avec le Pr Bruno Frachet. Ils ont dédicacé leur ouvrage dans un des centres auditifs de Nice à l’invitation de Jean-Michel Sala, directeur régional d’Audition Conseil. « Il est primordial d’informer la population sur les enjeux que représentent le dépistage et le traitement des problèmes d’audition, souligne Françoise Bettencourt-Meyers. Une étude a mis en évidence le fait qu’une personne était appareillée en moyenne sept ans après le début de sa perte auditive ! C’est réellement dommage parce que durant ce laps de temps, son audition baisse plus rapidement et de façon irrémédiable. Il faut que la population soit informée et ait le réflexe de consulter. »
Une idée que partage évidemment le Pr Frachet, éminent ORL, qui poursuit : « Beaucoup hésitent encore à se faire appareiller, de peur d’être stigmatisés, pensant que c’est réservé aux personnes âgées... Or ce n’est pas le cas. D’autant plus depuis l’avènement des prothèses numériques qui offrent une qualité et un confort indéniables pour le patient. »
« La collaboration entre ORL et audioprothésiste – car c’est lui qui va effectuer le suivi et les réglages de l’appareil – est importante, note Jean-Michel Sala. Par ailleurs, il existe aujourd’hui une multitude de dispositifs différents ; on peut donc proposer à la personne celui qui lui sera le mieux adapté, en fonction de ses besoins et de son mode de vie. »
Reste à charge zéro
Les professionnels ne manquent d’ailleurs pas de saluer le remboursement par l’Assurance-maladie des aides auditives : depuis le 1er janvier 2021, le reste à charge zéro s’applique à l’audition. « Grâce à cela, l’aspect financier n’est plus un obstacle. Pour autant, là encore, il y a un travail d’information à faire car tout le monde ne le sait pas. C’est ce que, à la Fondation pour l’audition, nous nous employons à faire, souligne Françoise BettencourtMeyers. Le livre L’Audition pour les nuls a aussi été écrit dans cette optique : délivrer un maximum de renseignements au grand public. Parce que les problèmes auditifs ont un réel impact sur le quotidien, sur le lien social alors que, souvent, ils pourraient être traités. D’ailleurs, l’on remarque que les petitsenfants ont un rôle à jouer :
Le Pr Bruno Frachet et Françoise Bettencourt-Meyers ont dédicacé le livre qu’ils ont coécrit L’Audition pour les nuls.
ils veulent pouvoir échanger avec leurs grands-parents et lorsqu’ils remarquent qu’ils entendent mal, ce sont souvent eux qui les poussent à aller consulter. C’est tout à fait positif, cela montre aussi que le tabou s’efface, que le regard change. »