Budget : la Sécu commence à remonter la pente
Les comptes se redressent tout seuls, mais la convalescence sera longue. Le dernier budget de la Sécu du quinquennat Macron affiche un déficit « en nette amélioration » : après un record en 2020, à 38,7 milliards d’euros, il sera ramené à 34,6 milliards en 2021 et 21,6 milliards en 2022. Voici pourquoi, et quelles sont les perspectives.
■ Les fruits de la reprise économique
Ce rebond est d’abord dû à la reprise économique, avec une croissance attendue à 6 % cette année et 4 % l’an prochain.
■ Les dépenses Covid prévues en baisse
Cela se ressent déjà sur 2021, avec une perte inférieure de 4 milliards à la dernière prévision, même si les dépenses liées au Covid-19 sont désormais évaluées à près de 15 milliards. L’épidémie devrait toutefois coûter trois fois moins cher en 2022.
■ Le « Ségur » pèsera longtemps
La branche « maladie » sera toutefois durablement lestée par les 10 milliards de hausses de salaires du « Ségur de la santé ». Son déficit est estimé à 19,7 milliards d’euros l’an prochain, et encore 14,8 milliards en 2025.
■ Pas d’économies pour l’hôpital
Pas question pour autant de serrer la vis. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a au contraire vanté un « effort exceptionnel pour l’hôpital » auquel « aucune économie se sera imposée, pour la première fois depuis des lustres ».
■ Des dépenses en hausse
Le gouvernement multiplie en outre les nouvelles dépenses : 400 millions pour le « grand âge », autant pour les médicaments innovants, 140 millions pour le handicap, et 20 millions pour la contraception féminine gratuite jusqu’à 25 ans.
■ Les retraites entre deux eaux
La branche « vieillesse » apparaît, elle, plutôt épargnée, avec un déficit attendu en repli à 2,5 milliards d’euros en 2022. Mais la tendance s’inverserait dès 2023 et la perte atteindrait 7,6 milliards en 2025.
■ Les autres branches dans le vert
Les branches « famille » et « accident du travail » sont revenues dans le vert cette année, avec respectivement +1,7 milliard et +1,3 milliard, des excédents qui devraient même progresser.
■ Un déficit restant de milliards
Au bout du compte, il restera tout de même un déficit global de plus de 13 milliards par an.