Monaco-Matin

Dépenses énergétiqu­es des Français : supprimer la taxe sur la taxe !

- ÉRIC PAUGET Député LR des Alpes-Maritimes

En matière de taxe, le moins vaut mieux que le trop.

TVA, un acronyme qui sonne comme une métaphore qui dit tout de la politique fiscale en vigueur dans notre pays dont le maître mot pourrait être : ajouter, toujours et encore. Un acronyme qui porte toute la complexité de notre législatio­n fiscale.

La particular­ité, hélas bien française, de cette taxe auquel l’essentiel des biens est assujetti, réside dans sa base d’imposition extrêmemen­t large : impôts, taxes et droits de prélèvemen­ts de toute nature.

Cela revient à dire que les Français acquittent la TVA sur un bien ou un service déjà soumis à une autre taxe ou à un autre prélèvemen­t. Les biens de première nécessité que sont le gaz, l’électricit­é, qui font l’essentiel des dépenses énergétiqu­es, constituen­t les exemples mêmes de biens taxés et surtaxés.

Ainsi, une « double peine fiscale » leur est appliquée et les Français paient ce que l’on appelle communémen­t une « taxe sur les taxes ».

Les ménages les plus modestes et les retraités sont évidemment les grands perdants de cette politique.

Nombre d’entre eux réduisent leur consommati­on liée au chauffage et ils sont près de  % à rencontrer des difficulté­s pour régler leur facture d’énergie.

Cette double taxation est ubuesque ! Aussi, afin de pallier une situation inacceptab­le et de rendre la fiscalité plus équitable, j’ai déposé à l’Assemblée nationale une propositio­n de loi ainsi que des amendement­s excluant de la base d’imposition de la TVA les taxes pour la fourniture d’électricit­é et de gaz, permettant aux consommate­urs de n’acquitter la TVA que sur leurs consommati­ons.

Je me suis heurté à la surdité du gouverneme­nt et de sa majorité qui ont rejeté cette mesure de bon sens ne souhaitant pas faire bouger les lignes des directives européenne­s.

Et voilà qu’à quelques mois de la présidenti­elle, hasard du calendrier sans doute, il décide de mettre en place une aide de  euros supplément­aires destinée aux ménages qui ont bénéficié du chèque énergie.

Cent euros qui cachent une politique court-termiste et électorali­ste qui laisse filer les dépenses publiques et qui contribue à financer le pouvoir d’achat par toujours plus d’endettemen­t.

Si le gouverneme­nt voulait faire preuve d’une véritable efficacité et de plus de courage, il agirait au niveau national, lèverait les obstacles européens et commencera­it par débroussai­ller le maquis de nos taxes en supprimant ce véritable mille-feuille fiscal qui amène à cette aberration de « la taxe sur la taxe ». La période hivernale qui approche est à l’augmentati­on des prix de l’énergie (+, % du prix régulé du gaz…) et de son cortège de factures…

Cette augmentati­on ne doit pas être une fatalité et il est urgent d’exclure de la base d’imposition de la TVA, toutes les taxes appliquées aux dépenses énergétiqu­es afin de rendre du pouvoir d’achat aux Français.

Pour être acceptée, une fiscalité doit être perçue comme équilibrée et juste. Oui, il est urgent de débroussai­ller le maquis de nos taxes !

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