LR désignera son candidat par un vote des adhérents
Les militants ont tranché : il n’y aura pas de primaire ouverte aux sympathisants en vue de la présidentielle. Les prétendants ont dix semaines pour se démarquer.
Exit la primaire ! Les Républicains désigneront leur candidat à la présidentielle par un vote de leurs seuls adhérents, a annoncé hier le président du parti Christian Jacob, ouvrant la voie à une désignation du candidat de la droite le 4 décembre.
Les adhérents de LR, appelés à se prononcer par voie électronique depuis vendredi soir (le taux de participation a atteint 50,28 %), ont choisi pour près de six votants sur dix (58 %) l’option d’un congrès. « C’est une bonne nouvelle, ça permet que le 4 décembre, le débat soit clos » et que la droite soit « rassemblée derrière un candidat d’union », s’est félicité Christian Jacob.
Porte ouverte à Xavier Bertrand
Le vote portait sur une modification des statuts, qui depuis 2015 prévoyaient une primaire. Mais l’expérience a laissé un goût amer en 2016, éliminant Nicolas Sarkozy dès le premier tour, et exacerbant les tensions jusqu’à l’échec de François Fillon à la présidentielle.
Hier, les Républicains ont donc choisi de réserver le vote aux seuls adhérents de LR « à jour de cotisation 15 jours avant le scrutin », et à deux tours également. Un choix attendu, compte tenu des réticences pour la primaire affichées par les militants dans la vaste enquête publiée mercredi par LR.
Cette option ouvre la porte à une participation de Xavier Bertrand, en tête des sondages sans écraser le match, et qui serait « prêt à se soumettre » à un congrès mais qui refusait une primaire, selon Christian Jacob. Ce congrès sera mis sur pied sous la houlette d’un comité d’organisation comprenant « un représentant de chacun des candidats ». Pour l’instant, se sont déclarés Valérie Pécresse (ex-LR) et Michel Barnier, partisans d’une primaire ouverte, ainsi que le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti et Philippe Juvin.
parrainages nécessaires
« À eux de formuler » leur demande, a précisé M. Jacob. Les candidats devront se reconnaître « dans les valeurs de la droite et du centre », et avoir recueilli « au moins 250 parrainages d’élus » soutenus par LR.
Une instance de contrôle sera créée pour vérifier « la recevabilité des candidatures », au regard notamment « de leur compatibilité » à ces valeurs.
Autre innovation, LR va se doter d’une « procédure d’empêchement » pour pouvoir « débrancher » le candidat s’il « ne peut, pour quelque raison que ce soit », rester dans la course. Quatre ans plus tard, le fiasco tumultueux de la candidature de François Fillon est encore dans toutes les têtes.