Monaco-Matin

Des dessins d’Erté aux enchères

Une dizaine d’oeuvres du « père des Arts déco » passeront sous le marteau le 28 septembre à Monaco

-

Le 28 septembre, une dizaine d’oeuvres signées Romain de Tirtoff (1892-1990), alias « Erté », sont mises aux enchères par la maison Hermitage Fine Auction, lors d’une vente organisée au Méridien Beach Plaza à Monaco. Ces dessins élégants de mode, des gouaches sur papier pour la plupart, représente­nt des femmes élancées, délicates et sophistiqu­ées, aux courbes géométriqu­es. Méconnu du grand public, Romain de Tirtoff n’en est pas moins l’un des plus célèbres artistes du mouvement Art déco. Un touche-à-tout, à la fois illustrate­ur, sculpteur, designer, créateur de bijoux et l’un des plus grands créateurs de mode et de théâtre du vingtième siècle. Né à St-Petersbour­g dans une famille de la vieille noblesse russe, Romain de Tirtoff débarque à tout juste 19 ans à Paris, prend le pseudonyme Erté pour ne pas déshonorer sa famille, et démarre sa carrière l’année suivante auprès du grand couturier Paul Poiret. Dès 1915, il publie sa première illustrati­on pour Harper’s Bazaar New York, une collaborat­ion qui va durer plus de vingt ans et donnera lieu à plus de 240 couverture­s du magazine. On le retrouve pendant la Première Guerre mondiale dans une villa à Monaco. Celui que l’on surnomme le « père des Arts déco » créé également des habits pour Henri Bendel, un pionnier de la mode du luxe. Surtout, il mène une carrière brillante dans la conception de costumes et décors de spectacles, pour les Folies Bergères ou le Casino de Paris, mais également pour les Ballets Russes, Broadway ou Hollywood. Ses créations s’inspirent de l’art persan, à l’image de ses dessins de costumes créés en 1913 pour « Le Minaret » au théâtre de la Renaissanc­e à Paris, qui met en scène la danseuse Mata Hari. Parmi les pièces phares de la vente se trouvent une série de trois designs de scène de ballets pour Eric Satie, estimés entre 28 000 et 30 000 euros, ou encore, une gouache sur papier dévoilant un design de costume pour les « Les Trésors de l’Indochine », joués en 1922 à « L’Alcazar de Marseille » et estimés autour de 7 000 euros. Au catalogue de la vacation figurent d’autres lots remarquabl­es, comme une sélection de vases Gallé, un superbe vase Art nouveau des Frères Daum, réalisé vers 1910 et estimé entre 15 000 et 17 000 euros, ou encore un exceptionn­el diamant marron-jaune de 8,31 carat en forme de poire, évalué entre 50 000 et 70 000 euros. En tout, 135 lots sont proposés lors de la vente. Autant de pièces qui seront exposées les 26 et 27 septembre au Méridien Beach Plaza.

Romain de Tirtoff (-) dit « Erté » - Designs de scène de ballets pour Eric Satie - Aquarelle et gouache sur papier - Estimation:   –   €. La Bande Passante - Les Mondes Futurs de William Cameron Menzies, ciné-concert en plein air dans la cour intérieure h-h.

TEXTES : LAURENCE GUIDICELLI

AU TOP 25 DES MAISONS DE VENTES SUR LE MARCHÉ DE L’ART FRANÇAIS

 ?? ??
 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco