Monaco-Matin

Le tenant peut-il tenir ?

Champion du monde, Julian Alaphilipp­e devra être costaud, sur les terres du grand favori Wout van Aert, s’il veut garder son titre

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Julian Alaphilipp­e remet en jeu son titre de champion du monde, aujourd’hui, sur les terres flandrienn­es de Wout van Aert, grand favori de ce Mondial spectacula­ire.

Un an après le sacre d’Imola en Italie, le Français dit remettre «le

compteur à zéro ». Au départ des 268,3 kilomètres à Anvers, il n’est que l’un des prétendant­s, premier atout d’une équipe de France ambitieuse mais consciente de s’attaquer à forte partie. « C’est une course très difficilem­ent lisible », prévient le sélectionn­eur national Thomas Voeckler. «On n’est pas du tout dans la configurat­ion de l’an dernier, le champion du monde sera un costaud, c’est sûr, mais on peut avoir des surprises ». « Il faut faire en fonction de plusieurs paramètres », insiste Voeckler

en citant pêle-mêle le parcours, la météo (plutôt clémente selon les prévisions), la formule des sélections nationales qui rompt avec les équipes de marques, les amitiés ou inimitiés personnell­es susceptibl­es de peser sur le jeu tactique au-delà des consignes officielle­s.

Des airs de classique

Le parcours ? « Il fait penser à une classique, avec l’intensité qu’aura la course, avec la distance de près 270 kilomètres », explique van Aert, intronisé seul leader de l’équipe belge mais sans aucun de ses coéquipier­s habituels dans la

sélection. « Le circuit flandrien sera dur. La boucle finale à Louvain n’est pas difficile en soi mais elle présente de nombreux virages, des obstacles, des relances. On pourrait voir un groupe de 30 à 50 coureurs dans le final ».

« La course sera très difficile, il faudra être fort pour faire la différence », renchérit Alaphilipp­e, satisfait par une année riche en émotions fortes et raisonnabl­ement confiant avant le rendez-vous : «Je me sens vraiment de mieux en mieux. Je sais que je serai là, j’ai travaillé dur. »

Entouré de spécialist­es

« Tout ne repose pas sur moi », ajoute le tenant du titre qui est entouré sous le maillot national par des coureurs habitués aux classiques flandrienn­es, tels Christophe Laporte, Anthony Turgis et surtout Florian Sénéchal (en grande forme), le puncheur Benoît Cosnefroy et aussi le sprinteur Arnaud Démare censé être venu seulement en tant qu’équipier. Mais c’est bien Alaphilipp­e qui concentre les regards des adversaire­s. « Il répondra présent », confirme le Néerlandai­s Mathieu van der Poel, d’habitude le grand rival de van Aert dans les classiques flandrienn­es mais cette fois en décalage à cause d’une préparatio­n contrariée par sa chute des JO de Tokyo en VTT.

VDP, passé à côté d’un titre qui lui semblait promis en 2019 en raison d’une panne de jambes dans les derniers kilomètres, affirme être prêt. « Sinon je ne prendrais pas le départ », ajoute-t-il.

VDP vote WVA

Pour autant, le petit-fils de Raymond Poulidor désigne lui aussi van Aert pour grand favori : «Ilferait un beau champion du monde.

Il y a peu de coureurs qui sont plus rapides que lui sur une arrivée comme celle-là. Je pense donc que c’est aux Belges de contrôler la course.»

Les autres candidats crédibles au titre sont à chercher du côté de l’Italie, avec le champion d’Europe Sonny Colbrelli issu d’une équipe de marque (Bahrain) euphorique depuis plusieurs mois, du bloc danois à même de miser sur la supériorit­é numérique si la course se décante dans le final (Asgreen, Cort, Honoré, M. Pedersen, Valgren) et d’individual­ités de renom qui ont brillé au début de l’été. Le Britanniqu­e Tom Pidcock, champion olympique de VTT, et le Slovène Tadej Pogacar, vainqueur du Tour de France (et de Liège-Bastogne-Liège en avril), ont le bon profil.

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(Photo Epa) Alaphilipp­e vise l’exploit.

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