Var :ils’enprend aux jeunes venus en découdre avec son fils
Quand il s’agit de protéger ses enfants, Christophe F. peut très vite être débordé par ses émotions. Et se montrer violent. «Unsouci» dont ce père de famille de 46 ans, vivant à Tourrettes, dans le Var, a bien conscience. Mais connaître l’existence d’un problème ne suffit pas à le résoudre…
Quand, le 17 juin dernier, son plus jeune fils, âgé de 15 ans, l’appelle à l’aide car « des jeunes armés d’une barre de fer » cherchent l’explication musclée avec son grand frère, le sang de Christophe n’a fait qu’un tour. Accompagné d’un ami, il quitte son restaurant de Fayence et se rend à son domicile. Là, au milieu du chemin d’accès, un conteneur à ordures empêche d’aller plus loin. Une voiture sans permis est stationnée au-delà, avec deux jeunes à l’intérieur. « J’ai demandé au conducteur ce qu’il faisait là, et par la fenêtre, je lui ai mis deux gifles, explique Christophe. Puis j’ai entendu un scooter démarrer avec deux individus dessus. » Au lieu de s’enquérir de l’état de ses deux garçons, le père s’engage à la poursuite du scooter. « Je voulais voir où ils allaient. Je n’aurai pas dû… »
« J’ai cru que j’allais mourir »
Après avoir laissé son passager sur le bas-côté – « parti se cacher, ou cacher quelque chose, dans les fourrés », selon l’avocate de Christophe, Me Isabelle Colombani – le pilote du deux-roues,
Thomas, reprend la route. Mais alors qu’il freine à l’abord d’une patte d’oie, le 4x4 de Christophe le percute et le traîne sur une trentaine de mètres. Heureusement, l’adolescent n’est pas tombé. « J’ai cru que j’allais mourir, raconte-til. Quand il s’est arrêté, il est sorti et m’a roué de coups. » Christophe acquiesce, reconnaît « une balayette », mais affirme aussi que Thomas lui a donné un coup de casque. « Il y a eu des gestes de ma part, mais pas de coups. » Contestant la « simple escarmouche d’adolescents » prônée par la partie civile mais y voyant plutôt une tentative d’intimidation en lien avec une dette de stupéfiants, la défense tente de remettre « les faits dans leur contexte ».
« Réaction inadaptée »
« C’est étonnant que, sous prétexte que ces jeunes ont 18 ans, on leur donne une forme de bénédiction… Ils tapaient sur le portail avec une barre de fer ! Ils étaient là pour en découdre. »
Mais pour avoir eu une « réaction inadaptée » face au « comportement lamentable de ces jeunes », Christophe F. ne peut éviter la condamnation : douze mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant six mois, 300 euros d’amende et 2 500 euros de dommages et intérêts à Thomas et ses parents.