Monaco-Matin

Le congrès plus fort que la primaire divise les LR

Le maire d’Antibes Jean Leonetti et le député-candidat Éric Ciotti réagissent au choix des militants républicai­ns de désigner leur candidat à la présidenti­elle le 4 décembre.

- STÉPHANIE GASIGLIA

Le vote des militants est un vote démocratiq­ue », entame, résigné, Jean Leonetti. Pourtant, le maire d’Antibes, chargé du système de départage des candidats, continue de penser que « l’on ne gagne pas une élection présidenti­elle en se repliant sur soi-même ». Lui, l’homme de centre droit, aurait préféré une primaire ouverte aux militants et aux sympathisa­nts de droite. Et puis deux mois, « c’est long ». Trop long ? « Nous allons rester encore pendant deux mois dans l’indécision et la division », indiquait-il hier.

Xavier Bertrand ? Pas sûr que ça le favorise

Pour lui, Les Républicai­ns sont, en fait, « passés d’une primaire ouverte à une primaire fermée », en choisissan­t le vote des seuls adhérents pour désigner leur champion - ou championne - pour l’élection présidenti­elle (lire notre édition d’hier).

Et pas sûr que cela favorise Xavier Bertrand, « puisqu’il va rentrer dans le système d’un parti qu’il a quitté », glisse encore l’ex-député azuréen. Mais ça pourrait avantager Éric Ciotti. «Jeneveux pas me lancer dans des hypothèses », coupe Jean Leonetti, qui assaisonne, cependant, son propos d’un : « 10 % des adhérents LR sont dans les Alpes-Maritimes »...

Éric Ciotti, lui aussi, « respecte le choix des militants ». D’autant plus facilement que c’était aussi le sien. « Cette décision est conforme à une certaine idée que les militants ont de la Ve République. L’élection présidenti­elle, c’est la rencontre d’un homme avec le peuple, et les partis politiques expriment un soutien. C’est ce qui a permis le choix de Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy », avance le député azuréen, patron de la puissante fédération LR des AlpesMarit­imes.

L’option « congrès » - le 4 décembre - avec le seul vote des adhérents, garantit, pour lui « une compétitio­n plus apaisée, plus sereine ». Ces deux mois sont une chance « pour ouvrir un vaste débat d’idées, sans tabou, pour démontrer que la seule alternativ­e au macronisme qui a tant fracturé et abîmé le pays, se trouve chez LR. Que nous sommes les seuls à pouvoir conjuguer capacité à gouverner, projet de rupture et courage politique ».

Et Éric Ciotti le sait, dans ces conditions, il peut faire entendre sa voix, voire davantage. « Je prendrais toute ma part dans cette compétitio­n, avec une connaissan­ce et une confiance forte des militants que je n’ai jamais quittés quelles que soient les difficulté­s, et en assumant des conviction­s de droite avec cette volonté d’aucune compromiss­ion avec le pouvoir actuel », argumente-t-il. Avant de glisser : « Alors, oui, cela me donne quelques atouts dans ce débat ».

Estrosi titille son ex-famille politique

Un débat dont ne veut plus faire partie (pour le moment ?) Christian Estrosi. Le maire de Nice, qui a quitté Les Républicai­ns en mai, avant le scrutin régional, commente toutefois : « Je suis triste de voir que ma famille politique de coeur en soit réduite à s’obstiner pour donner une légitimité à un candidat à la présidenti­elle, sur un choix de 23 000 adhérents, dans un pays de 67 millions d’habitants ». Et l’ex-républicai­n, patron de la France Audacieuse, qui fera sa rentrée politique ce mercredi, de piquer : « Ça démontre, désormais, son peu de modernité ».

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Jean Leonetti (à gauche), chargé du système de départage des candidats, aurait préféré une primaire ouverte aux militants et aux sympathisa­nts. Éric Ciotti (à droite), lui, sait que dans ces conditions, il peut faire entendre sa voix, voire davantage.
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(Photos Frantz Bouton)

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