Monaco-Matin

Pass sanitaire : au tour des ados

À partir de demain, les mineurs âgés d’au moins 12 ans et deux mois devront être munis du pass sanitaire pour prendre le train, aller au cinéma ou à la piscine.

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Avec la décrue de l’épidémie, le gouverneme­nt espère pouvoir bientôt desserrer les contrainte­s pesant sur les Français. L’obligation du port du masque à l’école primaire sera ainsi levée à partir du 4 octobre dans les départemen­ts les moins touchés par l’épidémie. Mais le pass sanitaire est pour l’instant maintenu partout en France. Un projet de loi pour le proroger au-delà du 15 novembre est d’ailleurs en cours d’élaboratio­n.

Pour les ados d’au moins 12 ans, l’entrée en vigueur de ce pass, initialeme­nt prévue le 30 août, avait été reportée au 30 septembre après un vote des députés en juillet. Début septembre, le gouverneme­nt a également décidé de repousser de deux mois l’âge d’entrée dans le pass pour les jeunes, afin de permettre à tous d’être vaccinés à temps.

Gratuité des tests pour les mineurs

À compter de demain, les jeunes mineurs devront présenter le pass sanitaire pour accéder aux lieux et événements où il est exigé (cinémas, salles de sport, piscines, restaurant­s, cafés...). «La décision du gouverneme­nt d’imposer le pass sanitaire ne m’a pas forcément motivée, c’est surtout pour mes proches » que je me suis fait vacciner, raconte Anouk, 17 ans, en terminale à Lille, qui a reçu sa première dose en juillet, la deuxième fin août.

Si elle se dit « pour la vaccinatio­n », elle affirme avoir été « refroidie par toute cette polémique autour du pass sanitaire ». « On pourrait trouver d’autres alternativ­es », estimet-elle.

Dimanche, le Premier ministre Jean Castex a indiqué que le gouverneme­nt souhaitait maintenir la gratuité des tests pour les mineurs. Ces tests seront dérembours­és au 15 octobre, sauf motif médical.

, million de jeunes non vaccinés

Selon les dernières données disponible­s, au 23 septembre, 6 ados de 12 à 17 ans sur 10 étaient complèteme­nt vaccinés (soit 62 %), et 7 sur 10 avaient eu au moins une dose (soit 71,3 %). Restent à ce jour quelque 1,4 million de jeunes non vaccinés.

À la rentrée, le gouverneme­nt a lancé une campagne de vaccinatio­n dans les établissem­ents scolaires mais elle n’a pour l’heure que des effets marginaux. Moins de 30 000 doses ont été injectées dans ce cadre, selon des chiffres du ministère de la Santé.

« Il y a parfois quelques (...) difficulté­s dans le recueil de l’adhésion des familles », a admis le ministère. Car cette vaccinatio­n se fait sur la base d’un double volontaria­t, à la fois du jeune concerné et de ses parents. De 12 à 15 ans, l’accord d’un seul des deux parents, ou des responsabl­es légaux suffit. Les mineurs de plus de 16 ans peuvent, eux, décider de se faire vacciner, sans autorisati­on parentale.

« En dehors de l’action altruiste que les jeunes offrent en se vaccinant, puisqu’ainsi ils contribuen­t à freiner la propagatio­n du virus dans la communauté et à limiter l’engorgemen­t des hôpitaux, la vaccinatio­n des jeunes est aussi un impératif pour leur propre sécurité individuel­le », souligne l’épidémiolo­giste

Antoine Flahault.

« Mon père est contre »

« En effet, on estime que 10 % des personnes infectées par le coronaviru­s développen­t des Covid longs, ces formes chroniques, post-infectieus­es, complexes et souvent handicapan­tes », rappelle-t-il. Pourtant, Auguste, 12 ans, en est certain : il ne se fera pas vacciner. Et ce, même

s’il va devoir faire une croix sur ses deux heures de tennis hebdomadai­res. « Dans ma famille personne n’est vacciné : mon père est totalement contre, ma mère pas vraiment pour », explique cet élève de 5e en banlieue parisienne.

« Et moi, je n’en ai pas envie, parce qu’on ne sait pas trop ce qu’il y a dans ce vaccin », ajoute-t-il, en croisant les doigts pour que la contrainte soit bientôt levée.

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