La France vend des frégates à la Grèce après le fiasco australien
Dix jours après le choc de la crise des sous-marins australiens, la France a signé hier un accord pour vendre trois frégates à la Grèce et l’établissement d’un « partenariat stratégique » entre Paris et Athènes en Méditerranée, qui permet à Emmanuel Macron de vanter l’Europe de la défense.
Cet accord a été signé à l’Elysée entre le président français et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui ont insisté sur sa dimension stratégique européenne alors que ces deux pays sont membres de l’Otan.
« Les Européens doivent sortir de la naïveté », a affirmé le chef de l’Etat à l’issue de la cérémonie, en appelant les Européens à « montrer » qu’ils « ont aussi la puissance et la capacité à (se) défendre ».
Ils doivent aussi « tirer toutes les conséquences » du fait que les États-Unis «seconcentrent sur eux-mêmes et ont des intérêts stratégiques qui se réorientent vers la Chine et le Pacifique », a-t-il ajouté. Les trois frégates de défense et d’intervention (baptisées Belharra à l’export), seront construites en France par Naval Group, à Lorient (Morbihan), pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026. L’accord porte également une quatrième frégate en option.
Contrer les provocations turques
Le montant du contrat qui doit être signé « d’ici la fin de l’année » est « de l’ordre de trois milliards d’euros », selon le ministère français des Armées. Outre les navires, il comprend la fourniture par le fabricant de missiles MBDA de leurs armements (missiles anti-aériens Aster, antinavires Exocet et des torpilles) et des prestations de soutien sur trois ans. M. Mitsotakis a souligné que cet accord répondait «aux besoins » de la Grèce, qui renforce son programme d’armement pour contrer les provocations turques dans l’est de la Méditerranée, contre lesquelles la France est un des rares pays de l’UE à avoir protesté publiquement ces dernières années.