La Vésubie
flambant neuf. Véronique travaillait près du lac, le soir de la tempête. Elle nous montre sur son téléphone portable les images de vagues monstrueuses, rappelle que la place Biancheri voisine était couverte de boue « jusqu’à hauteur des branches ». Alors oui, du beau, du vert, « les gens ont besoin de ça ».
« Enfin de belles photos du lac ! » MarieLaure Crivelli, 55 ans, dit son soulagement à la vue de notre photographe. De belles photos, cette Breilloise n’en manque pas. C’est ici, sur les berges, qu’elle a posé pour son mariage, en 2018. Cette eau qui revient, « c’est magnifique ». Pourtant, Marie-Laure « n’arrive pas à le visualiser ». Pas encore. Elle persiste à voir un lac asséché, « un amas de pierres et de bois enchevêtré ». Comme d’autres ne voyaient plus qu’une promenade des Anglais endeuillée, après l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice.
« Il ne faut pas baisser les bras »
À l’heure du premier anniversaire d’Alex, le traumatisme reste profond dans la Roya. Mais ce lac ressuscité, avec ses canards, ses reflets de cimes majestueuses et son jet d’eau désormais, est l’un de ces signes positifs qui dessinent un avenir, en attendant les cygnes d’antan. « C’est un mauvais passage. Mais énormément de choses ont été réalisées », saluent Michel, 76 ans, et Thérèse, 82 ans. Ces retraités se sont souvent sentis oubliés, à
Fontan, village convalescent. Reste que Thérèse a connu la guerre, jadis. Alors non, « il ne faut pas baisser les bras ! »
« Bon pour le moral »
Sur la place du marché comme sur les réseaux sociaux, le lac irrigue les conversations. « Beaucoup de gens en parlent. C’est important pour eux que l’eau revienne », constate Léa Basso, 27 ans, bénévole à Emmaüs Roya. Roberto Viale, commerçant de 60 ans venu de Vintimille, confirme : « C’est bon pour le moral. » Bon pour le tourisme, aussi. « Les touristes sont essentiels pour la survie des trois vallées. Il faut que ça redevienne comme avant, en mieux ! »
Plus haut, à la gare de Breil, un autre signe positif. Le Buffet de la gare a rouvert le 1er juin. Encore un « lieu de vie », entre bonne chère et concerts. Nadège Pastorelli a relancé le Buffet, tout en rouvrant la supérette de Tende. De quoi ramener « un peu de fraîcheur, de nouveauté, de dynamisme. Ça redonne de l’optimisme. » L’entrepreneuse breilloise tempère néanmoins : «Onnepeutpasse satisfaire tant que des gens sont dans la difficulté. Pour eux, la bataille ne fait que commencer. »
■ « garder de la largeur pour le lit des rivières » et de « faire sauter les verrous hydrauliques ». Y compris les maisons en zone rouge éligibles au fonds Barnier.
Gérer les cours d’eau. Cela induit de
La reconstruction des routes passe par l’emploi de « nouveaux matériaux plus résistants. Avec des murs poids, des parois en écailles, des contreforts, mais aussi des enrobés bien plus solides, des ponts aux tabliers rallongés et en structures métalliques de type bow-string ».
Recourir aux nouvelles techniques.
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Xavier Pelletier annonce une « déclaration d’utilité publique, dès l’année prochaine, pour lancer le tunnel de Paganin ». Un projet ancien remis au goût du jour, dans les gorges qui relient Fontan à Saint-Dalmas-deTende.
Mise en service pas avant « 2024-2025 ». En attendant, des itinéraires-bis sont sécurisés ou rouverts : piste de Terris, piste de Speggi, route des 50 lacets... Soit 9 millions d’euros de travaux, dont un tiers pour l’Etat.