Monaco-Matin

La Vésubie

- Dossier : Christophe Cirone ccirone@nicematin.fr Photos : Eric Ottino

flambant neuf. Véronique travaillai­t près du lac, le soir de la tempête. Elle nous montre sur son téléphone portable les images de vagues monstrueus­es, rappelle que la place Biancheri voisine était couverte de boue « jusqu’à hauteur des branches ». Alors oui, du beau, du vert, « les gens ont besoin de ça ».

« Enfin de belles photos du lac ! » MarieLaure Crivelli, 55 ans, dit son soulagemen­t à la vue de notre photograph­e. De belles photos, cette Breilloise n’en manque pas. C’est ici, sur les berges, qu’elle a posé pour son mariage, en 2018. Cette eau qui revient, « c’est magnifique ». Pourtant, Marie-Laure « n’arrive pas à le visualiser ». Pas encore. Elle persiste à voir un lac asséché, « un amas de pierres et de bois enchevêtré ». Comme d’autres ne voyaient plus qu’une promenade des Anglais endeuillée, après l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice.

« Il ne faut pas baisser les bras »

À l’heure du premier anniversai­re d’Alex, le traumatism­e reste profond dans la Roya. Mais ce lac ressuscité, avec ses canards, ses reflets de cimes majestueus­es et son jet d’eau désormais, est l’un de ces signes positifs qui dessinent un avenir, en attendant les cygnes d’antan. « C’est un mauvais passage. Mais énormément de choses ont été réalisées », saluent Michel, 76 ans, et Thérèse, 82 ans. Ces retraités se sont souvent sentis oubliés, à

Fontan, village convalesce­nt. Reste que Thérèse a connu la guerre, jadis. Alors non, « il ne faut pas baisser les bras ! »

« Bon pour le moral »

Sur la place du marché comme sur les réseaux sociaux, le lac irrigue les conversati­ons. « Beaucoup de gens en parlent. C’est important pour eux que l’eau revienne », constate Léa Basso, 27 ans, bénévole à Emmaüs Roya. Roberto Viale, commerçant de 60 ans venu de Vintimille, confirme : « C’est bon pour le moral. » Bon pour le tourisme, aussi. « Les touristes sont essentiels pour la survie des trois vallées. Il faut que ça redevienne comme avant, en mieux ! »

Plus haut, à la gare de Breil, un autre signe positif. Le Buffet de la gare a rouvert le 1er juin. Encore un « lieu de vie », entre bonne chère et concerts. Nadège Pastorelli a relancé le Buffet, tout en rouvrant la supérette de Tende. De quoi ramener « un peu de fraîcheur, de nouveauté, de dynamisme. Ça redonne de l’optimisme. » L’entreprene­use breilloise tempère néanmoins : «Onnepeutpa­sse satisfaire tant que des gens sont dans la difficulté. Pour eux, la bataille ne fait que commencer. »

■ « garder de la largeur pour le lit des rivières » et de « faire sauter les verrous hydrauliqu­es ». Y compris les maisons en zone rouge éligibles au fonds Barnier.

Gérer les cours d’eau. Cela induit de

La reconstruc­tion des routes passe par l’emploi de « nouveaux matériaux plus résistants. Avec des murs poids, des parois en écailles, des contrefort­s, mais aussi des enrobés bien plus solides, des ponts aux tabliers rallongés et en structures métallique­s de type bow-string ».

Recourir aux nouvelles techniques.

Xavier Pelletier annonce une « déclaratio­n d’utilité publique, dès l’année prochaine, pour lancer le tunnel de Paganin ». Un projet ancien remis au goût du jour, dans les gorges qui relient Fontan à Saint-Dalmas-deTende.

Mise en service pas avant « 2024-2025 ». En attendant, des itinéraire­s-bis sont sécurisés ou rouverts : piste de Terris, piste de Speggi, route des 50 lacets... Soit 9 millions d’euros de travaux, dont un tiers pour l’Etat.

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Construire de nouveaux ouvrages.
« C’est le retour de la vie, la vie d’avant », Construire de nouveaux ouvrages.

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