Monaco-Matin

Le temps de la gloire

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Au Vélodrome, le début des années 80 n’est pas très disco. Après une remontée en D1 grâce aux ‘‘minots’’, l’OM se traîne. Le club a des problèmes d’argent. De sa mairie sur le Vieux-Port, Gaston Defferre fait appel à Bernard Tapie. C’est l’homme qui monte, le businessma­n qui réussit. Tout juste arrivé dans le vélo, il compte déjà deux Tours de France (85-86) grâce à Hinault et LeMond sous le maillot de La Vie Claire. Tapie a des millions de projets, mais il rachète les entreprise­s pour un franc symbolique. Il a toujours un coup d’avance. Le 4 février 1986, il n’est pas en retard dans les bureaux parisiens du maire de Marseille qui est également ministre d’État chargé du Plan et de l’Aménagemen­t du territoire. Là sous les ors de la République, Gaston Defferre réunit Bernard Tapie et Jacques Carrieu. Le futur et le bientôt ex-président de l’OM. Les deux hommes ne s’entendent pas. Ne s’écoutent pas. Carrieu refuse de céder la place. Il tiendra deux mois. Le temps pour Tapie de se mettre les dirigeants, les supporters et les politiques dans la poche. Quand Tapie veut, Tapie peut. Et il peut beaucoup. Le 12 avril 1986, il est le nouveau patron de l’OM. Il arrive avec Michel Hidalgo dans ses bagages. Histoire de montrer qu’il sait aussi s’entourer. L’ex-sélectionn­eur des Bleus de France connaît le foot. Tapie ne connaît que la gagne. Quelques jours après sa prise de pouvoir, il est déjà à la une de l’ Équipe avec ce titre : « Moi, je vais réussir ! » Pour tenir parole, il recrute dix joueurs. Dont Forster, Domergue, Laurey, Passi ou Cubaynes. Il déracine Giresse de Bordeaux. Et prend Papin au nez et à la barbe des Monégasque­s. Bonne pioche. « C’est JPP qui redonnera à l’OM sa véritable identité : droit au but », dira-t-il plus tard. Hidalgo partage le banc avec Gérard Banide. Tapie, lui, ne partage rien. Surtout pas le pouvoir. En revanche, il ouvre le financemen­t du club. La mairie et Maison Bouygues, le sponsor principal, sont là pour remplir les caisses. Le Vélodrome, lui, affiche complet. Normal : chaque match est un show. La sono fait péter les décibels, Papin casse la baraque, et au final, un feu d’artifice illumine la nuit marseillai­se. Deuxième du championna­t et finaliste de la Coupe de France : l’OM est de retour. Mais Tapie n’aime pas jouer les Poulidor. Surtout quand le rôle de Merckx est tenu par les Girondins de Claude Bez. Faut dire que le président

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