Monaco-Matin

Marseille,

-

I «l avait toujours dit qu’il voulait s’en aller dès lors qu’il ne pourrait plus se lever », témoigne son ami et confident Franz-Olivier Giesbert. Longtemps directeur éditorial du journal La Provence, à Marseille, dont Bernard Tapie avait pris le contrôle. « Il souffrait énormément, ces derniers temps. Je ne l’avais d’ailleurs pas revu depuis l’été, je sentais qu’il ne voulait pas que je vienne. Je crois qu’à ce stade de la maladie, il ne souhaitait avoir que sa famille auprès de lui. » Bernard Tapie l’avait clairement indiqué, il voulait pouvoir disposer du choix de son départ. « FOG » ignore s’il a pu le faire. « Le problème, c’est que son coeur tenait, même quand tout le reste avait lâché. »

Après tant d’alertes, un moment de sidération, hier matin : « C’est moi qu’on appelait régulièrem­ent quand la rumeur courait. Lorsque sa mort avait été annoncée par un journal en ligne, le matin même, j’avais eu cinq ou six coups de fil de confrères auprès desquels je pouvais témoigner de ce que Tapie était en forme, même malade, puisque je l’avais encore eu la veille. »

« J’ai quand même eu une belle vie, hein ? »

Cette nécrologie prématurée avait évidemment irrité l’homme d’affaires. Au dernier degré. Mais ce dernier avait aussi réussi à s’en amuser. « Il trouvait ça honteux, que des raisons techniques aient conduit à une telle erreur, mais n’y croyait pas, disant que ces gens étaient sans foi ni loi et qu’on aurait pu au moins l’appeler, avant de publier ça. » L’appeler avant d’annoncer

« Pour moi, c’était la résurrecti­on permanente », témoigne Franz-Olivier Giesbert, que cette annonce a plongé dans un état de sidération.

sa disparitio­n ? « Oui, il était en colère, mais ça l’avait surtout fait rire, après… »

« Je m’étais fait à l’idée qu’il serait toujours là, pour moi, c’était un peu la résurrecti­on permanente, il repartait de plus belle », poursuit Giesbert. Qui l’avait trouvé « dans un état terrible en 2019 », et tout d’un coup c’était fini, « on retrouvait le guerrier, un incroyable guerrier ». Jusqu’à tout récemment, puisque « c’était pareil ces derniers temps, encore la rumeur, mais je ne l’avais pas eu au téléphone depuis une semaine ».

Giesbert lui avait consacré un livre en juin 2021, Leçons de vie, de mort et d’amour, d’ailleurs sans recevoir un grand soutien de la part de l’intéressé, c’est le moins que l’on puisse dire. Il s’était attaché à essayer de faire le tour du personnage, sous un angle plus intime. « Je me souviens de l’avoir vu au fond du trou, notamment après des décisions judiciaire­s, il pleurait beaucoup, c’est quelqu’un qui avait des émotions fortes, tout le temps, et Tapie finissait par me dire : “J’ai quand même eu une belle vie, hein ?” C’était son leitmotiv, quand tout allait mal. Et

 ?? (DR) ??
(DR)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco