Monaco-Matin

Son producteur au théâtre : « Il me disait : “Je remonterai sur scène” »

- ALAIN GRASSET

« J’ai eu Bernard au téléphone il y a une quinzaine de jours, mais je savais que c’était la fin », confie le producteur Philippe Hersen. « Mais pour lui, quelque part, c’était une bonne chose, parce qu’il souffrait trop. On connaît Bernard le battant. À chaque fois, il a pu renaître de ses cendres. Mais là, c’était trop compliqué pour lui. Il a quand même tenu quatre ans. Je l’ai vu souvent au cours de ces dernières années. Il me disait : “Je remonterai sur scène, j’y arriverai !” »

« On était très complices »

« Il y a un an, on avait le projet de reprendre la pièce Vol au-dessus d’un nid de coucou. La maladie l’en a empêché. Au début des années 2000, je montais Les Portes du ciel avec Gérard Depardieu, et Bernard m’a appelé pour venir le voir au Théâtre

« Il souffrait trop », confie le producteur Philippe Hersen.

de Paris. On a discuté ensemble avec et je lui ai dit qu’il ferait un très bon acteur de théâtre. J’avais les droits de Joyeuses Pâques et je lui ai proposé de la jouer. Il a refusé, mais il a dit oui pour Vol au-dessus d’un nid de coucou. Il a interprété la pièce pendant un an à Paris, avant une tournée en province. Bien sûr, il y avait une part de risque à faire jouer Bernard Tapie, mais la pièce a conquis le public. Puis on a enchaîné avec Oscar et Un beau salaud, et c’est parti sur une vraie amitié. On était très complices. Avec lui, ce n’était pas évident. Il n’y avait pas plus affectif que Tapie. Alain Delon, c’est pareil ! Des écorchés vifs, des hommes disponible­s et d’une popularité extraordin­aire. Avec Tapie, ce n’était jamais tiède. Soit on le détestait. Soit on l’adorait. »

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