Monaco-Matin

Colbrelli première heureuse

Débutant heureux, l’Italien Sonny Colbrelli, euphorique cette saison, est sorti vainqueur d’une édition exceptionn­ellement boueuse, pour sa première participat­ion dans la reine des classiques.

- (BEL), 2e (P-B), 3e

Le champion d’Europe, Sonny Colbrelli, a gagné Paris-Roubaix, hier, à sa première participat­ion dans une édition exceptionn­ellement boueuse. L’Italien (Bahrain) a battu au sprint sur le vélodrome de Roubaix ses deux derniers compagnons, le Belge Florian Vermeersch et le Néerlandai­s Mathieu van der Poel, avant de s’effrondrer, hurlant sa joie, sur la pelouse.

Pour avoir été prodigue de ses efforts à maintes reprises, « VDP » s’est incliné sur le vélodrome roubaisien. Il a fait toutefois mieux que son grand-père, l’ancien champion français Raymond Poulidor, décédé en 2019, qui n’est jamais monté sur le podium lors de ses 18 participat­ions (un record) dans l’Enfer du Nord.

« Dans le sprint, je me suis focalisé sur van der Poel », a reconnu Colbrelli qui a hurlé sa joie sur la pelouse, la ligne franchie. « Mais le gars de Lotto (Vermeersch) a failli me surprendre. J’ai réussi à passer à 25 mètres de l’arrivée ».

« C’est mon année »

« C’est mon année » ,a ajouté le Lombard (31 ans), qui a signé la 12e victoire d’un coureur de son pays, la première au XXIe siècle. Depuis le printemps, Colbrelli ne cesse de surprendre, notamment par ses performanc­es en montagne dans le Tour de France. Le coureur de l’équipe Bahrain - une formation dans le collimateu­r des autorités qui ont procédé à

Sonny Colbrelli laisse exploser sa joie après avoir réglé le sprint dans le vélodrome.

une descente lors du Tour de France - a gardé des forces pour la fin de saison. Sacré champion d’Europe le mois dernier, il a baissé pavillon dans le Championna­t du monde pour mieux rebondir sur la gadoue de Paris-Roubaix.

Ni Wout van Aert, distancé à 70 kilomètres de l’arrivée, ni Mathieu van der Poel, l’autre grand favori en cette journée a priori favorable aux spécialist­es de cyclocross,

“Deuxième...

C’est à la fois une déception et une fierté. Je suis déçu mais dans quelques jours je me sentirai mieux. Je me sentais bien. Aujourd’hui, c’était de l’adrénaline ! J’étais en position idéale même si Moscon était sans doute le plus fort. Deuxième de ce monument, c’est une fierté, bien sûr, mais ne me comparez pas à Tom Boonen, j’espère que ce n’est qu’un début. Je suis fait pour les classiques.”

De Florian Vermeersch

“Je

suis fier d’être sur le podium pour ma première participat­ion. J’étais tout le temps à la limite dans les - derniers kilomètres. Au sprint, j’étais à bout de force, les deux premiers étaient meilleurs. Je suis content de ma course. J’ai pu courir comme j’aime le faire, en attaquant.”

De Mathieu van der Poel n’ont pu le distancer sur les secteurs pavés.

A la fois adroit et puissant, l’Italien a bénéficié des malheurs de l’un de ses compatriot­es, Gianni Moscon, membre de l’échappée initiale (comme Vermeersch).

Moscon malheureux

Moscon, parti seul à l’avant à 53 kilomètres de l’arrivée, a joué de malchance. Une crevaison, qui a nécessité un changement de vélo, a brisé son élan et le trio de poursuivan­ts a fondu sur lui dans le bourbier de Camphin, avant de le déborder sur les mauvais pavés du carrefour de l’Arbre. Le trio de tête est resté groupé jusqu’au vélodrome malgré une timide tentative de Vermeersch. Il a pu se disputer la victoire après plus de six heures d’une course exténuante. Moscon, à 44 secondes, a obtenu la 4e place, un rang de mieux qu’en 2017. Le Belge Yves Lampaert, premier coureur d’une équipe Deceuninck qui a perdu tôt Florian Sénéchal (crevaisons), a réglé un premier groupe pour la 5e place, à plus d’une minute. Ce Paris-Roubaix, le premier couru sous la pluie depuis 2002, était en réalité un interminab­le chacun pour soi avec son lot de malheurs pour la quasi-totalité des participan­ts.

CLASSEMENT

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(Photos EPA/MaxPPP)
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