Monaco-Matin

Alerte météo : quelle galère !

L’alerte météo d’hier aura tenu en haleine les Alpes-Maritimes et causé bien des tracas aux familles et aux salariés. Finalement, l’épisode a épargné le départemen­t ....

- ERIC GALLIANO egalliano@nicematin.fr

«Pas mal d’impacts de foudre à l’Ouest, de Cannes à Guillaume ». « Pas une goutte d’eau sur Tende », annonce le sous-préfet reconstruc­tion, Xavier Pelletier, dépêché en urgence dans le Roya avec un téléphone satellite. « Mais des averses assez soutenues sur Castérino avec de la grêle » .« À Saint-Martin-Vésubie, annonce à son tour le préfet Nice-Montagne Yoann Toubhans, aucune répercussi­on météorolog­ique pour le moment….»

Il est 17 h à peine passées ce lundi. Comme chaque heure ou presque, les services de l’État font le point sur l’épisode pluvio-orageux qui aura tenu en haleine le départemen­t tout au long de la journée. En vain. Pourtant, dès 6 h du matin, Météo France a placé les Alpes-Maritimes en vigilance orange, au même titre que 5 autres départemen­ts du SudEst de la France. C’est alors le branle-bas de combat.

Cellules de crise activées

La ville de Nice active immédiatem­ent sa cellule de crise par précaution. Quarante autres communes le font également. Dans le même temps, le centre opérationn­el départemen­tal est à son tour constitué : sapeurs-pompiers, gendarmes, policiers, mais aussi prévisionn­istes de Météo France, services routiers et autoroutie­rs, référents académique­s… prennent place au 11e étage de la préfecture entièremen­t dédié à la gestion de crise. Les locaux ont été réaménagés au lendemain de la tempête Alex. Ici personne n’a oublié le traumatism­e de cette catastroph­e qui s’est déroulée il y a tout juste un an. Hors de question de courir le moindre risque. Dans les casernes, on a battu le rappel. Une centaine de pompiers s’ajoutent aux 350 déjà de garde. Et des groupes constitués prennent sans attendre la route des trois vallées pour s’y prépositio­nner.

Écoles fermées en dépit de l’embarras pour les familles

Vers 10 h 30, le préfet Bernard Gonzalez prend aussi la décision de fermer l’ensemble des établissem­ents scolaires dès 13 h. Il demande à l’Éducation Nationale de « maintenir un service de garderie », mais « invite tous les parents qui le peuvent à récupérer leurs enfants ». Cette fois, c’est dans les familles que la tension monte d’un cran.

« Je suis conscient qu’une annonce le matin pour une fermeture de classe l’après-midi n’est pas sans jeter dans

l’embarras nombre de familles. Mais c’est la sécurité de leurs enfants et leur propre sécurité qu’il nous convient de préserver », rappelle le représenta­nt de l’État.

Il demande aussi aux chefs d’entreprise de libérer plus tôt leurs salariés. Les autorités redoutent des flux de circulatio­n au pic de la dépression. À cette heure-là, le pire est

prévu entre 15 h et 18 h. Mais le temps passe. Et les nuages, eux, se font attendre.

Point de situation à 16 h : « L’événement est toujours cantonné aux frontières du départemen­t », annonce Météo France. « On est cernés », souffle le secrétaire général Benoît Huber en regardant l’écran géant du COD qui affiche les images radars du bassin méditerran­éen. Des pans entiers de la carte ont disparu derrière des centaines de points rouges qui matérialis­ent les impacts de foudre : les régions italiennes de Gènes et Savonne à l’Est, le Var à l’Ouest, le Nord de la Corse au Sud.

17 h. Cette fois il pleut bel et bien sur l’ouest des Alpes-Maritimes,

mais toujours rien à signaler sur le terrain des secours. Mieux, Météo

France a de « bonnes nouvelles » : « On devrait pouvoir lever l’alerte orange plus tôt que prévu, à 20 h. »

Le préfet Gonzalez prend acte mais reste prudent : « On maintient le dispositif en espérant qu’au prochain point de situation, nous serons complèteme­nt rassurés. »

Un nouveau rendez-vous est fixé à 18 h 30. Et c’est un coup de tonnerre qui rappelle l’horaire convenu. Preuve s’il en fallait que le temps est parfois capricieux.

Personne n’a oublié le drame d’octobre 

La tour de la préfecture est désormais balayée par la pluie. La liaison avec Tende confirme que les premiers éclairs zèbrent le ciel de la haute Roya. Des trombes d’eau s’abattent sur la Tinée. Et à l’Ouest, les sirènes de pompiers ont commencé à retentir pour des arbres arrachés, des feux de foudre et des inondation­s. Rien de dramatique toutefois. Les prévisions de Météo France sont toujours optimistes malgré des rafales de vent à 105 km/h sur Pégomas. Elles le resteront jusqu’à la levée de l’alerte orange à 20 h. Dernier point de situation aussi.

Le préfet pose une énième fois la question : « Vous nous assurez que nous pourrons repasser au vert à 22h?» Cette fois, plus de doute. L’alerte est bel et bien levée. A posteriori,

on pourra la juger disproport­ionnée. Mais ici, personne n’a

oublié le drame d’octobre 2020. « Il vaut mieux que l’on soit ce soir dans la position ou nous nous trouvons plutôt que dans celle où nous étions ilyaunan» , conclut le préfet Gonzalez en levant le dispositif de crise.

 ?? (DR) ?? La cellule de crise de la préfecture.
(DR) La cellule de crise de la préfecture.
 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? Toutes les écoles des Alpes-Maritimes ont été fermées hier après-midi.
(Photo Dylan Meiffret) Toutes les écoles des Alpes-Maritimes ont été fermées hier après-midi.
 ?? (Photo Jean-François Ottonello) ?? Les parcs et jardins n’étaient pas non plus accessible­s.
(Photo Jean-François Ottonello) Les parcs et jardins n’étaient pas non plus accessible­s.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco