Un plan pour valoriser le patrimoine militaire
Le département des AlpesMaritimes est un véritable conservatoire de la fortification militaire, riche d’ouvrages de toutes les époques et relevant de deux écoles distinctes – la française et la sovoyarde. Les premières fortifications bastionnées du XVIe siècle ont donné notamment le Fort Carré d’Antibes, la citadelle de Villefranche-surMer, le bastion de Menton. Au XVIIe, sous l’impulsion de Richelieu et de Vauban, naissent le Fort Royal de Sainte-Marguerite, l’enceinte urbaine d’Antibes, les vestiges de la tour du Graillon. Le XVIIIe siècle est celui des « fortifications de campagnes » avec le Plan Tercier à Peille ou la Redoute de la Pinatelle au Broc. La première moitié du XIXe siècle voit sortir de terre les Batteries de la Convention et du Graillon, les fours à boulets des Iles de Lérins...
« L’histoire tourmentée de notre territoire, son exposition, la nécessité de le défendre ont contribué à l’édification de ce patrimoine exceptionnel, souligne Charles Ange Ginésy. Mais il est fragile. Il faut le protéger. Et cette protection coûte cher : elle est hors de portée de la bourse des petites communes sur lesquelles les forts sont souvent édifiés. » Le conseil départemental a donc acté, à l’unanimité, la création d’un dispositif de soutien aux associations, communes et établissements publics en charge de ces ouvrages. Avec un triple objectif : effectuer les travaux nécessaires à leur conservation, permettre leur accessibilité au public et assurer leur sécurisation.
millions d’euros sur cinq ans
Une enveloppe de 5 millions d’euros sur cinq ans va être débloquée, ciblant une trentaine d’édifices essentiellement répartis dans les secteurs de la Roya, la Bévéra et la Vésubie.
Par ailleurs, les édiles ont approuvé la création d’un musée de l’histoire des fortifications des Alpes-Maritimes au fort de la Revère.
« Il s’appuiera sur le numérique pour revisiter l’histoire, précise le patron du Département, et proposer une découverte ludique, interactive, de notre patrimoine militaire par le biais de réalités virtuelles et d’hologrammes. » Une mise en valeur qui, selon les mots du président, doit « permettre de diversifier et d’enrichir encore notre offre touristique. »