Monaco-Matin

Piste de Spéracèdes : pas de contrat, selon l’ancien maire

Contacté, Joël Pasquelin, ancien maire, affirme qu’il n’y a eu aucun contrat écrit entre la société SEETP et la mairie. L’entreprise dément, se défend, et parle d’un devis de 11 000 euros.

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Àla fin de notre enquête (lire pages précédente­s), entendre la parole de l’ex-maire de Spéracèdes (2001-2020), pour comprendre le dossier, était important. Joël Pasquelin s’offusque tout d’abord. « Jean-Marc Macario dit que tout a été décidé sous ma mandature, mais il faisait quand même partie du conseil municipal, il était mon adjoint ! » siffle-t-il. L’origine du dossier ? Il rappelle que la piste du gazoduc passait en partie sur un terrain privé. Le contournem­ent de 300 mètres devait régler ce problème.

À l’oral, sans contrat

Il voulait, assure-t-il également, sécuriser l’accès secours de six ou sept habitation­s du col de Colebasse. Joël Pasquelin affirme que ce chantier s’est décidé à l’oral, sans contrat, sans cahier des charges, sans demande d’autorisati­on. Et à coût zéro pour la commune. « On n’a pas fait de demande de création pour la piste car j’avais tout acté par oral lors d’un rendez-vous avec un représenta­nt de la DDTM, décédé depuis, et aussi avec les pompiers. » Un chantier municipal décidé à la bonne franquette ? « Absolument. Quand on rentre dans des procédures administra­tives et ainsi de suite, c’est une vraie folie. Quand on peut simplifier les choses et que ça arrange tout le monde et que ça permet

La SEETP, entreprise grassoise de BTP, est chargée du chantier.

Joël Pasquelin. à sept familles de Colebasse de circuler en toute tranquilli­té, ça m’apparaissa­it d’une logique irréfutabl­e. » Est-ce une pratique normale qu’une commune contractua­lise avec une entreprise du BTP sans document écrit ? « Je suis quelqu’un qui a travaillé avec cette entreprise depuis des années. Eux, ça les arrangeait, nous, ça nous arrangeait. C’est tout. »

« Je tombe des nues »

Joël Pasquelin affirme que le chantier était contrôlé par ses services. « Il y avait un suivi par mon adjoint aux travaux, M. Pierret. Il vérifiait si c’étaient bien des gravats propres, de la terre végétale et du tout-venant. Et ça l’était. » Sur les déchets retrouvés, M. Pasquelin affirme lui aussi que des entreprene­urs voyous ont déversé en toute illégalité.

« D’ailleurs, l’un d’entre eux avait été attrapé et verbalisé. » Quand on lui indique que la SEETP affirme qu’il y avait un contrat de 11 000 euros, l’ancien maire ne cache pas surprise. «Ah bon, l’entreprene­ur dit qu’il y avait un contrat ? Ah bon ? (Blanc). Première nouvelle. Alors là… Je tombe des nues. Il n’a jamais été question d’un contrat. »

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(Photo Frantz Bouton)
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(Photo archives N. M.)
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