« Je ne crois pas du tout à un tsunami de faillites »
Les administrateurs et mandataires judiciaires ont choisi La Colle-sur-Loup pour débattre de la sortie de crise et de l’avenir des entreprises, en présence du garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti.
Bilan chiffré des procédures collectives (sauvegardes, redressements ou liquidations judiciaires), nouveaux dispositifs d’accompagnement, digitalisation de la profession, autant de thèmes qui seront abordés par les professionnels de la sauvegarde d’entreprises aujourd’hui et demain au club Belambra de La Collesur-Loup, lors du congrès annuel du conseil national des administrateurs et mandataires judiciaires. Christophe Besse en est le président.
On s’attendait à une vague de faillites, or le nombre d’ouvertures de procédures collectives est au plus bas. ( au septembre dans les Alpes-Maritimes, contre en , et en ). Faut-il s’attendre à un rebond ? Et si oui quand ?
Le nombre d’ouvertures de procédures collectives est historiquement bas depuis . Ceci est lié à la mise en place des aides gouvernementales : chômage partiel, prêt garanti par l’État, reports des charges sociales et fiscales. On compte en moyenne en France
procédures collectives par an. Entre et , conséquence de la crise des subprimes, on était plutôt à par an et cela concernait salariés. En , on compte procédures, salariés concernés. En , on ira jusqu’à , procédures et à salariés. La région Paca représente à % de ces chiffres. Je ne crois pas une seule seconde à un tsunami de faillites parce que les mesures de soutien aux entreprises vont perdurer jusqu’au décembre.
Quels sont les secteurs les plus touchés ?
On pense d’abord à l’hôtellerie et la restauration
[qui représente dans les
AlpesMaritimes
% des ouvertures de procédures collectives en ], mais en réalité ce sont les commerces de proximité [ %]. Nos petits fonds de commerce qui ont dû baisser le rideau et ont surtout fait face à la concurrence de l’e-commerce. Une petite boutique d’habillement avant la crise faisait face à % de concurrence de l’e-commerce. Pendant la crise, à %. Aujourd’hui, cela est-il revenu à % ? Non. On est plutôt à , , %.
Quels sont les nouveaux dispositifs de sortie de crise ?
Pour les entreprises qui ont bénéficié d’aides mais ont des difficultés à rembourser, le gouvernement a mis en place deux types de procédures : une procédure simplifiée de mandat ad hoc de sortie de crise pour les entreprises de moins de dix salariés, avec un forfait de euros. C’est une procédure de prévention. Et une procédure, toute nouvelle, de traitement de sortie de crise, très courte avec une période d’observation de trois mois qui va permettre aux chefs d’entreprise de moins de
Christophe Besse, président du conseil national des administrateurs et mandataires judiciaires.
Une profession unique en Europe”
vingt salariés d’étaler leurs dettes sur dix ans.
Quelle est l’action des administrateurs et mandataires judiciaires dans ce contexte ?
Notre profession va être au coeur de cet accompagnement. Le message qu’on veut faire passer : plus tôt on vient rencontrer son administrateur ou son mandataire judiciaire, meilleures sont les chances de sortie. À ce titre, la profession est à disposition de l’ensemble des entreprises et entrepreneurs pour des diagnostics gratuits. En France, on a cette profession unique en Europe, dédiée exclusivement au traitement des entreprises en difficultés. Notre profession sauvegarde % de l’emploi (concernés par des procédures collectives) chaque année et on réinjecte dans l’économie milliards d’euros tous les ans.
Nous sauvegardons % de l’emploi”