Monaco-Matin

Bernard Tapie, l’adieu

Entouré de sa famille et de milliers de supporters de l’OM, Bernard Tapie, décédé dimanche dernier d’un cancer à Paris, a été inhumé hier à Marseille après une cérémonie émouvante à la cathédrale de La Major.

- VINCENT WATTECAMPS vwattecamp­s@nicematin.fr

On ne saura jamais si Bernard Tapie aurait apprécié devoir effectuer son dernier voyage entouré d’autant de policiers. Mais ce qui est certain, c’est que l’ancien président de l’Olympique de Marseille aurait eu un pincement au coeur en voyant ces milliers de supporters suivre hier midi son cortège funéraire et scander son nom du Vieux-Port à la cathédrale de La Major. Un vibrant hommage, en noir, bleu et blanc pour une dernière étape au coeur de Marseille, « sa ville de coeur » .Désormais sa dernière demeure.

« Sans lui, ma vie aurait été différente »

L’ancien député, ministre, homme d’affaires et de théâtre restera donc surtout et à jamais le président de l’OM. Le « Boss ». Une image gravée dans les esprits des milliers de personnes qui ont assisté depuis le parvis de la cathédrale aux obsèques de celui qui emmena l’Olympique de Marseille aux sommets au début des années 90. Et sans auréoler saint Bernard, les anonymes venus une dernière fois lui rendre hommage n’évoquent que les bons moments. « Sans lui, ma vie aurait été différente, avoue ainsi Stéphane, supporter depuis cinquante ans. Il a permis à plein de gens de se rencontrer à travers l’Olympique de Marseille. Grâce à lui, des histoires d’amitié, voire d’amour, sont nées. Bien sûr, avant lui, le club existait. Et il a continué sans lui. Mais quand il est arrivé, la cheminée était là, la flamme aussi. Il a amené le bois. Et ça a pris. C’est parti haut, tellement haut… »

Une ville qui lui ressemblai­t

Tellement haut qu’il n’y a sans doute qu’à Marseille qu’un ancien président de club de football peut être vénéré de la sorte. De 18 à 75 ans. Même Thomas, qui n’a jamais connu Bernard Tapie à la tête de l’OM, a tenu à être présent. Quitte à « sécher » le lycée.

« Quand on aime ce club, c’est important d’être là, explique le jeune homme de 18 ans. Moi, je n’ai pas connu l’époque des Boli, Papin et 1993, mais je suis nostalgiqu­e. Je sais que plus jamais nous ne connaîtron­s ça. Sans pour autant vouloir vivre dans le passé, pour moi, c’est normal d’être là. »

Tout comme Patricia, Lydia et Maryse, trois soeurs « 100 % marseillai­ses» , âgées de 61 à 74 ans. «Moi,je suis allé au stade toute ma vie, précise Maryse. J’ai vu jouer Skoblar, Magnusson… C’était génial. Mais quand Tapie est arrivé, le club et la ville ont changé de dimension. Je ne sais pas si c’est parce que c’est une période de notre vie qui s’en va avec lui, mais qu’est-ce que c’était bien ! » Une communion avec une ville qui, comme l’a souligné Mgr Jean-Marc Aveline lors son homélie, « lui ressemblai­t, populaire et libre, fière et rebelle, tendre et violente à la fois ». À la sortie de la cérémonie, et alors que We are the Champions retentit dans la cathédrale, la foule se recueille une dernière fois. «Aux armes », aux larmes. Entourée de ses proches, son épouse Dominique, ses quatre enfants et ses petits-enfants, Bernard Tapie a ensuite été inhumé dans la plus stricte intimité au cimetière de Mazargues. À quelques encablures du stade Vélodrome.

 ?? (Photos Laurent Martinat) ?? Le dernier voyage de Bernard Tapie dans la cité phocéenne aura été rythmé par les chants des supporters.
(Photos Laurent Martinat) Le dernier voyage de Bernard Tapie dans la cité phocéenne aura été rythmé par les chants des supporters.
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