Monaco-Matin

Xavier Quinsac, l’ultime rugissemen­t

- Xavier Quinsac (à droite) et JeanFranço­is de Montredon : top départ !

Voilà près d’un quart de siècle qu’il rugit de plaisir volant en main dans les épreuves spéciales des rallyes du coin, et bien au-delà. Vingt-trois ans, exactement. Ce week-end, la longue trajectoir­e de Xavier Quinsac s’achève où elle avait débuté en 1998 : ici, à Antibes.

« Ouais, pour moi, c’est la der, je m’arrête », lâche le Carrossois que l’on croyait « increvable », croisé une ultime fois au pied d’un podium de départ, hier matin. « Décision ferme et définitive prise il y a un mois au Rallye du Mont-Blanc. Là-haut, j’ai eu l’opportunit­é de découvrir la nouvelle Clio Rally5 dans le cadre du Trophy France asphalte. Cette auto possède vraiment un mode d’emploi particulie­r. Comme d’autres, je n’ai pas pigé. J’y suis allé avec du courage et de la volonté. Tout ça pour enchaîner des chronos désespéran­ts. Ennui total, énorme déception. Alors stop ! À 42 ans, mieux vaut profiter à fond de la vie de famille avec mes deux gamins, Marius et Gabriel. Pour vivre ma passion, j’ai fait beaucoup de sacrifices. Je n’ai jamais vu les cocotiers, par exemple. L’an prochain, il n’y aura pas de rallye au menu, mais on partira en vacances ! ».

Longtemps animateur des formules de promotion Peugeot, celui-ci ne pouvait tirer sa révérence autrement qu’à bord d’un sacré numéro « made in France ». « Elle a de la gueule cette 208 Rally4, non ? Comme l’équipe Lezeau Compétitio­n est basée loin de chez nous, près de La Rochelle, on a seulement fait connaissan­ce au shakedown (la spéciale d’essais, jeudi à Saint-Martin du Var, ndlr). Bonne prise en main, il y a de quoi s’amuser ».

« En , je me prenais pour Gilles Panizzi »

Au siècle dernier, c’est également avec un lion sur la calandre que le néophyte avait négocié son baptême du feu. « Une petite 205 Rallye N1 achetée en cassant ma tirelire », se remémoret-il. « À l’époque, je me prenais pour Gilles Panizzi. Dix passages de reconnaiss­ance partout, gonflé à bloc ! Je pensais casser la baraque et je me suis fait doubler dans chaque spéciale. Mais il en aurait fallu beaucoup plus pour éteindre la flamme. J’ai cerné mes lacunes, j’ai bossé, persévéré ».

Jusqu’à décrocher quelques succès mémorables. « La victoire scratch au

Pays de Fayence 2009 avec la Megane Maxi trône en pole position, bien sûr. Gagner devant la 206 WRC de Dominique de Meyer, le pilote qui m’a donné envie de courir à l’époque où il cravachait sa BMW M3, c’était le top ! » Dans l’album de ses souvenirs figurent aussi en bonne place les deux manches antiboises du Volant Peugeot. « En 2005, je bats les deux meilleurs spécialist­es du moment, Franck Véricel et Lionel Montagne. Des pointures ! Deux ans plus tard, je pense finir 2e derrière Sébastien Ogier, mais sa boîte de vitesses rend l’âme en fin de parcours et on rafle la mise ».

Il pourrait continuer à consommer des litres et des litres de salives, Xavier Quinsac. Mais l’heure du pointage initial sonne. Pour rugir de plaisir encore une fois. La dernière.

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