Monaco-Matin

Abdelkader Cherfi : objectif champion de France de pizza

Le géologue géotechnic­ien est également pizzaïolo le week-end à Cannes la Bocca. Une passion qui va l’amener à participer à la finale du championna­t de France, les 13 et 14 octobre à Paris.

- MAXIME ROVELLO mrovello@nicematin.fr

Dans la cuisine semi-ouverte de la pizzeria Regina di Napoli à Cannes la Bocca, Abdelkader Cherfi, 29 ans, est dans son élément. Comme un enfant dans un magasin de sucreries, le sourire est impossible à effacer. Cette cuisine, il la fréquente régulièrem­ent pour se perfection­ner à l’art de faire la pizza.

« Ça demande une bonne gestion du temps », sourit-il. Lui qui est, le reste de la semaine, géologue géotechnic­ien dans un bureau d’études du côté de Carros. « Forcément, je sacrifie quelques week-ends, mais je vois ça comme un challenge. C’est très motivant. »

De la motivation, Abdelkader Cherfi en déborde. Il en aura bien besoin pour trouver LA recette qui fera la différence lors de la finale du championna­t de France de la pizza. Une passion pour ce plat qu’il s’est découvert à l’âge de 14 ans. «Onpeut dire que c’est un héritage de famille, se remémore-t-il. Je faisais des pizzas avec ma mère, qui avait pour habitude d’utiliser des produits du jardin. Elle faisait sa propre sauce tomate, utilisait du basilic frais et de l’huile faite avec les olives du jardin. Nous avions même des chèvres. Ma mère faisait son propre fromage qu’elle mettait sur la pizza. Ça a marqué le début de mon aventure. Bien que mes parents m’aient poussé à faire des études plutôt que faire des pizzas, j’ai réussi à garder les deux. »

« J’ai gardé la pizza dans ma vie »

De son petit village natal en Kabylie, Abdelkader Cherfi arrive en France pour ses études. Après une licence en géologie à Perpignan et un master géotechniq­ue et géologie appliquée, il fait un passage au CNRS (Centre national de la recherche scientifiq­ue) en recherche marine. Il prend ensuite la direction de l’Institut supérieur de travaux public à Marseille en 2020 et finit par rejoindre un bureau d’études en géotechniq­ue et études sols à Carros.

« Quand je suis arrivé en France, reprend-il, j’ai gardé la pizza dans ma vie. Ça a été un moyen pour moi de payer mes études, mais aussi de découvrir le monde de la restaurati­on. Je suis allé à l’École française de pizzaïolo à Cap-d’Ail où j’ai rencontré Eric Riem, le fondateur. Il m’a motivé pour participer au championna­t de France de la pizza. »

Le pizzaïolo cannois a franchi la première étape à Nice en confection­nant une pizza à base de choux rouge, mozzarella, avocat, tartare de saumon, échalote et filaments de cheveux du diable [photo ci-dessus].

Pour la finale, les candidats devront convaincre un jury en trouvant comment marier saveurs et originalit­é dans la création d’une pizza. «Un vrai test» pour notre candidat, qui assume son statut de «non profession­nel » mais qui travaille dur pour peaufiner la recette qu’il présentera. Il peut compter sur les bons conseils de Farid Seghari, propriétai­re de la pizzeria Regina di Napoli... et champion de France de pizza en 2018. « Nous partageons la même aventure. C’est un peu comme un papa pour moi », exprime Abdelkader Cherfi à son sujet.

Un mot d’ordre : le partage

« J’ai aussi envie de montrer que dans la vie, nous ne sommes pas obligés de rester figé dans un domaine particulie­r. On peut aussi faire de sa passion une activité pleine. La perfection­ner et avancer avec. J’ai pu rencontrer des gens de différents milieux. Ça m’a permis de m’ouvrir l’esprit et de m’épanouir encore plus. Aujourd’hui, je me sens vraiment bien. »

Confidence­s au coin du four. La pizza serait-elle un remède miracle pour l’âme ? On pourrait y croire à écouter Abdelkader Cherfi. Les mains dans la pâte, ce dernier n’est pas avare en détail sur sa manière de préparer l’un des plats préférés des Français.

Son mot d’ordre ? Le partage. Pour celui qui consomme comme pour celui qui prépare. « La pizza, elle doit regrouper des gens autour d’elle. Dans sa préparatio­n, elle est la somme de plusieurs identités. Comme un tableau de peinture, on joue sur les goûts et les couleurs mais toujours avec cet objectif : la recherche du plaisir. Que ce soit de faire la pizza, de la partager et de la manger. »

Et quand il s’agit de moments de partage, Abdelkader Cherfi cherche toujours à prendre le temps de comprendre les envies des convives. Quitte à bousculer parfois les attentes. Oser les produits exotiques ou se laisser aller à cette inspiratio­n asiatique qu’il affectionn­e. Mais alors, la bonne pizza, elle ressemble à quoi ?

« C’est un ensemble, répond-il. Le cadre, l’ambiance, l’entourage… c’est le moment qu’on partage autour d’une pizza qui va juger cette dernière. Quand on la mange seul dans une boîte, l’expérience sera différente de si on la mange dans une assiette entre amis. L’ambiance joue vraiment sur le goût. Après, il y a des fondamenta­ux. La pizza aime la simplicité. On peut jouer sur les goûts et les couleurs, mais rien ne bat le bon produit. »

Des paroles de futur champion de France de pizza ? On aime à y croire…

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(Photos Patrice Lapoirie) Quand Abdelkader Cherfi n’est pas aux fourneaux, il est géologue géotechnic­ien dans un bureau d’études du côté de Carros.
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Dans le verbe et dans le geste, Abdelkader Cherfi,  ans, fait parler sa passion pour la pizza chaque week-end chez « Regina di Napoli » à Cannes la Bocca. C’est aussi là-bas qu’il travaille la recette inédite qu’il présentera en finale de la compétitio­n à Paris.
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