Monaco-Matin

Religion au travail : les salariés « plutôt réticents »

Une nette majorité d’employés et de fonctionna­ires considèren­t problémati­que l’expression de sa foi durant son temps de travail.

-

Les salariés sont « plutôt réticents » envers les « formes d’expression religieuse au travail », selon une étude Harris Interactiv­e pour l’Institut supérieur du travail (IST), le Conseil représenta­tif des institutio­ns juives de France (Crif) et Le Point publiée hier. Près de deux salariés interrogés sur trois (64 %) déclarent que la possibilit­é de « faits religieux » (expression de conviction­s religieuse­s en paroles, pratiques, comporteme­nts, etc.) sur le lieu de travail est « un problème important pour eux », d’après cette enquête réalisée auprès de salariés des secteurs privé et public.

Sept salariés sur dix (72 %) se disent « opposés » à «des aménagemen­ts de travail formels » en fonction de «lapratique religieuse ». Ils refusent par exemple des « aménagemen­ts d’espace comme des salles de prière » (71 % s’y opposent) et le «port du voile » (68 % contre) dans leur entreprise ou établissem­ent. Une large majorité des salariés refusent aussi des aménagemen­ts « informels » (70 %), décidés par exemple avec « le responsabl­e hiérarchiq­ue de la personne concernée ».

Le jeûne bien accepté

Mais « dans l’ensemble, les salariés de moins de 35 ans et ceux du secteur privé se montrent un peu plus favorables que la moyenne à ces différents types d’aménagemen­ts », selon l’étude. Par ailleurs, le jeûne pendant les heures de travail est accepté par les trois quarts des salariés (74 %). Et sept salariés sur dix (69 %) jugent « acceptable » de poser «un jour de repos pour raisons religieuse­s ».

À l’inverse, les salariés ne trouvent « pas acceptable » de « refuser de s’asseoir là où une personne de l’autre sexe s’est précédemme­nt assise » (83 %), de ne pas serrer la main d’une personne de l’autre sexe (75 %), de refuser de manger avec ses collègues (58 %) ou qu’un salarié souhaite l’aménagemen­t de ses horaires de travail « pour prier » (70 %). Plus d’un tiers des salariés interrogés (35 %) disent avoir « déjà été confrontés à des faits religieux sur leur lieu de travail ». Globalemen­t, les salariés estiment que l’expression religieuse est restée stable ces cinq dernières années dans leur entreprise ou établissem­ent : sept salariés sur dix (72 %) n’y ont constaté « ni plus, ni moins » de faits religieux sur cette période.

Cette enquête a été réalisée en ligne du 27 septembre au 1er octobre auprès d’un échantillo­n de 1 107 salariés travaillan­t dans le secteur public ou dans des entreprise­s privées de 100 salariés et plus. Cet échantillo­n est lui-même issu d’un échantillo­n de 2 466 personnes représenta­tif de la population française âgée de 18 à 65 ans.

 ?? (Photo d’illustrati­on Unsplash) ?? Sept salariés sur dix ne trouvent pas acceptable un aménagemen­t des horaires de travail afin de prier.
(Photo d’illustrati­on Unsplash) Sept salariés sur dix ne trouvent pas acceptable un aménagemen­t des horaires de travail afin de prier.

Newspapers in French

Newspapers from Monaco