Une France « une et indivisible »
Ils ont toujours été réglés à l’avantage de l’État central, que ce soit par la force des armes, de la conviction politique ou de l’efficacité. Pourtant, l’effort d’unification ne signifiait pas nécessairement centralisation. La Révolution, à ses origines, se veut largement décentralisatrice, mais la victoire des Montagnards, appuyés sur le club des Jacobins, sur les Girondins, aboutit à la dictature jacobine du Salut public fondée sur la Terreur. La centralisation jacobine autour de la capitale s’impose dans la France
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Cette belle centralisation par quoi la France est la France, elle attriste au premier coup d’oeil”
Michelet,
nouvelle, officiellement proclamée « une et indivisible ». Héritier de la France révolutionnaire, Bonaparte accentuera la centralisation en décidant que les membres des assemblées locales cessent désormais d’être élus et sont désignés par le gouvernement, que les maires des localités de plus de 5 000 habitants sont nommés par le Premier Consul et, surtout, que dans chaque département, un fonctionnaire unique nommé par le pouvoir central, le préfet, administre le territoire.
C’est cette organisation, très centralisée, que l’Empire léguera à la France du XIXe siècle. Pourtant, progressivement, l’affirmation des territoires, tel un irréversible mouvement de balancier, revient au coeur des discours politiques et des attentes des citoyens. Depuis les années 1980, après quasiment deux siècles d’une volonté centralisatrice forte et de timides tentatives pour desserrer l’étau d’un contrôle devenu inopérant, un vent se lève sur les territoires français. La nouvelle dynamique enclenchée depuis 1945 et accentuée depuis près de quarante ans arriverait-elle à un point de bascule ?
(1886)