Une approche renouvelée de l’aménagement
La période d’après-guerre marque en effet une prise de conscience des inégalités du développement régional dans le contexte de rationalisation économique qui accompagne la reconstruction du pays. Pour la première fois, la Constitution française du 27 octobre 1946 consacre un titre aux collectivités territoriales. En 1947, le livre au titre-choc du géographe Jean-François Gravier, Paris et le désert français, relance la réflexion sur l’équilibre de développement des territoires. Le général de Gaulle, après son retour au pouvoir, l’instauration de la Ve République et la fin de la guerre d’Algérie, lance, par décret du 14 mars 1964, la régionalisation conçue comme un des éléments de la rénovation de l’État et dont il définit dans ses Mémoires les intentions et les limites. Constatant que le département et la commune sont désormais des circonscriptions inadaptées aux réalités économiques et sociales, il écrit : « Comme il se trouve que les anciennes provinces ont conservé leur réalité humaine, en dépit de leur officielle abolition, il n’est que de les faire renaître sur le plan économique, par-dessus les départements, sous la forme et le nom de régions, chacune ayant la taille voulue pour devenir le cadre d’une activité déterminée. » Le cadre étatique n’est cependant pas remis en question. Les entités sont placées sous la tutelle des préfets de région. sur les actes des collectivités territoriales est remplacée par un contrôle de légalité a posteriori. Enfin, des « blocs de compétences » sont transférés de l’État aux collectivités, ainsi les compétences sociales aux départements. De 1982 à 1986, 25 lois complétées par environ 200 décrets se succèdent.