Valoriser la puissance culturelle et identitaire des aires urbaines
La culture est un marqueur essentiel de l’identité des métropoles et des territoires, un facteur de cohésion et un levier d’attractivité.
Elle enrichit le capital humain et la connaissance, ressources essentielles des territoires pour attirer les talents, développer la créativité, l’innovation et contribuer à répondre aux enjeux urbains. Les politiques locales présentent de plus en plus la culture comme un ingrédient clé de développement et de rayonnement conciliant croissance économique et cohésion sociale.
Les lieux culturels deviennent un élément privilégié de la dynamique des métropoles et des aires urbaines. Associés à une offre locale, culturelle, économique et touristique, ils s’affirment comme un repère et participent à la valorisation symbolique du territoire. Sans trahir leurs missions principales (les contenus des projets artistiques et culturels, la conservation et la diffusion des oeuvres, l’accès à la culture pour tous les publics, le travail sur la cohésion sociale), les lieux culturels sont des points d’ancrage pertinents pour les politiques locales. Lieux de rassemblement et de mixité, ils participent à l’attrait touristique et économique local, et constituent parfois le fer de lance d’une stratégie de destination.
Les lieux culturels sont donc des atouts pour les territoires qui les accueillent : ils génèrent des retombées sociales (émancipation et liens sociaux), économiques par le tourisme, et les industries culturelles et créatives (ICC) et urbaines (revitalisation, patrimonialisation).
Le musée Chagall, marqueur de l’identité niçoise.
Ils apportent ainsi des réponses qui peuvent alimenter une réflexion plus globale sur leur rôle structurant pour les territoires, aussi bien urbains, peri-urbains que ruraux. L’émergence ou le développement de sentiments d’appartenance non nationaux, fondés sur des différences culturelles multiples, signale – en partie – l’épuisement du long processus de construction des identités nationales
et témoigne d’une nécessaire réappropriation locale. Les politiques publiques nationales de la culture, qui avaient apporté une contribution essentielle à ce processus, sont appelées à s’adapter à ce nouveau contexte. De ce point de vue, le modèle français de politiques culturelles est peut-être plus que d’autres mis au défi par ce que Luis Bonet et Emmanuel Négrier ont appelé « la fin des cultures nationales ». Aux territoires de s’en emparer !