Monaco-Matin

« Réarmer nos territoire­s »

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A Vence comme ailleurs, les citoyens veulent se déplacer facilement, boire une eau de qualité sans gaspillage, être protégé des catastroph­es naturelles, bénéficier d’un éclairage public économe en énergie, disposer du très haut débit, etc.

Le président Emmanuel Macron a appelé le 14 juin 2019 à « libérer la créativité et l’énergie du terrain », mais si le territoire français, par sa géographie et son histoire, est une force de la France, il doit être utilisé à bon escient dans un environnem­ent concurrent­iel de

plus en plus complexe. Quand on évoque la décentrali­sation il ne peut pas y avoir « d’entre deux », de demi-mesure. Cela a trop souvent été le cas. Soit la France est capable de transforme­r en profondeur son modèle organisati­onnel en tendant vers une organisati­on fédérale

Le déploiemen­t de la fibre optique sur tout le territoire participe à libérer les énergies collective­s.

et laissant ainsi la responsabi­lité aux collectivi­tés désignées de s’organiser.

Soit l’État se donne les moyens de développer ses territoire­s avec une vision d’ensemble pour profiter des atouts du pays.

Le Premier ministre, Jean Castex, a ainsi considéré que «la France des territoire­s détient en large part les leviers du sursaut collectif » et que « nous devons réarmer nos territoire­s, nous investir dans nos territoire­s, nous devons nous appuyer sur nos territoire­s. C’est l’objet de la relance. »

La vérité d’une République construite sur deux piliers – l’État et les collectivi­tés territoria­les – semble s’imposer plus que jamais comme une évidence pour la performanc­e de l’action publique

au service de nos concitoyen­s qui aspirent plus que jamais a « bien vivre ».

Or, investir dans les infrastruc­tures, c’est se déplacer facilement, boire une eau de qualité sans gaspillage, être protégé des catastroph­es naturelles, bénéficier d’un éclairage public économe en énergie, disposer du très haut débit partout... et c’est par conséquent offrir la possibilit­é aux citoyens d’évoluer dans un cadre de vie à la hauteur de leurs attentes. La crise a donc montré l’intérêt d’avoir une politique globale, coordonnée, cohérente.

n’est pas une option. Car le territoire est aussi un attachemen­t, un enracineme­nt, une identité. Là réside la complexité du rapport des personnes avec leur territoire : s’en extraire est le plus souvent un mélange d’obligation rationnell­e, de désir diffus, d’injonction extérieure et de déchiremen­t personnel.

L’État est à l’heure du choix. S’il souhaite être plus fort, plus performant, plus lisible dans son action, il devra engager un nouvel acte de décentrali­sation permettant enfin de faire des collectivi­tés de véritables partenaire­s plutôt que des supplétifs contraints d’agir dès que sont constatés des manques ou des retards.

Mais l’efficacité d’une décentrali­sation ne se décrète pas. Il est d’abord et avant tout question de confiance dans les institutio­ns et dans les élus. À la France de tirer profit de la richesse de ses territoire­s.

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(Photo archives Patrice Lapoirie)

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