Manuel Valls : « Oui à la décentralisation mais l’État doit rester la colonne vertébrale »
« Plutôt deuxième gauche, donc plutôt girondin », avant sa parenthèse espagnole
« de deux-trois ans », l’ex-Premier ministre l’avoue : « Cela m’a amené à être, de retour, plutôt jacobin. » Manuel Valls s’explique : « Je me méfie des solutions magiques, même si cela ne veut pas dire que l’on ne doit pas faire confiance aux élus locaux et aux acteurs locaux. » Il plaide « pour trouver un équilibre » dans la décentralisation. Manuel Valls insiste : « Oui, à la décentralisation. Mais l’État doit garder son rôle régalien, l’État doit rester la colonne vertébrale, et ensuite, on se demande : “Qui fait quoi ?” » L’ex-membre du gouvernement Hollande est d’accord, par exemple, pour
« généraliser les polices municipales dans les villes de plus de habitants ». D’accord aussi sur les ARS (agences régionales de santé) : « La confiance doit être donnée aux Régions. » Et encore sur Pôle Emploi : « Pourquoi les Régions n’auraient pas les compétences ? » Ce qu’il souhaite : « Un vrai pacte entre l’État et les collectivités. Un pacte politique. » Et de résumer : « Oui à des Régions plus fortes, oui à davantage de compétences pour les métropoles »... Avec un écueil à éviter, qu’il dit avoir « mesuré assez tôt » : la tentation identitaire. « Je veux mettre en garde contre des formes de séparatismes. Il faut faire attention à ne pas démembrer le pays. »
Et puis, si Manuel Valls reste un farouche défenseur du noncumul des mandats à l’Assemblée nationale, il peut entendre la nécessité d’une réflexion pour le Sénat. « Déjà à l’époque [lorsqu’il portait la loi sur le non-cumul, ndlr], je pensais que les sénateurs pouvaient cumuler avec président de Région, de Département, ou président de métropole. Un Sénat représentatif des territoires est une évolution possible », a-t-il revendiqué.