Monaco-Matin

Sarkozy à ses fans : « Je suis en forme, vous savez ! » Nice.

Dédicace à la librairie Jean Jaurès, hier à Deux cents livres vendus, au moins cent de plus à signer. Nicolas Sarkozy dans ses oeuvres et ses fans en affection : « Merci, c’est gentil… »

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Ébullition. Nicolas Sarkozy fait irruption devant la librairie JeanJaurès pour signer ses Promenades. Lecteurs, électeurs, ses admirateur­s l’y attendent avec enthousias­me. Des adoratrice­s, surtout. Mais à l’écart de cette foule, un homme l’interpelle. « Le titre de votre ouvrage est-il une référence à votre dernière condamnati­on ? » Un ange passe. « Mon pauvre… », soupire l’ex-Président dans un haussement d’épaules.

Il n’y aura pas d’autre incident. Seulement des compliment­s. Véronique veut le remercier car «leseulquia sauvé la France de quatre crises, c’est lui ». Pierre-Alexandre, 18 ans, est venu spécialeme­nt d’Aix-en-Provence pour saluer son héros : « C’est quand même la dernière figure emblématiq­ue de la droite. » D’autres étudiants ont fait le déplacemen­t. Tous sceptiques sur les chances du parti LR à la prochaine présidenti­elle, voyant toujours en Nicolas Sarkozy leur leader. On lui rapporte cette inquiétude. « C’est gentil, mais personne n’est irremplaça­ble. À ceux qui tentent aujourd’hui, il faut laisser un peu de temps. » Une dame tend son exemplaire. Elle y a glissé un postit. « Fan depuis toujours, merci d’exister. » Touché : « C’est gentil, ça. » Elle insiste, il rassure. «Jesaisque vous êtes sincère, c’est bien pour ça que ça me fait plaisir. » Suit un jeune homme « pour un cadeau d’anniversai­re ». Sarkozy : « C’est pour ta copine ? » Non. « Pour ma mère. »

« On vous regrette »

« Vous êtes un modèle. Je me suis fait naturalise­r pour voter. Pour vous », précise une Niçoise d’origine italienne. « Rien n’est plus important que la fidélité. Si, l’amour », devise l’ex-Président.

« Personne n’est irremplaça­ble. À ceux qui tentent, il faut laisser un peu de temps », explique l’ex-Président.

Un journalist­e veut lui parler des enquêtes d’opinion défavorabl­es aux Républicai­ns. « Je n’ai jamais eu une grande sympathie pour les sondages. Pourtant, pendant dix ans, j’en ai eu des bons ! » Il rappelle que, si l’on avait demandé leur avis aux Français, Modigliani, à son époque, n’aurait pas obtenu un score très enviable. On revient donc à ses Promenades artistique­s. Où l’on s’étonne de voir figurer André Brasilier tandis qu’il n’y a rien sur Yves Klein. « Je vous donne raison. Je suis de votre avis. Disons qu’il fallait faire un choix et qu’il est forcément arbitraire. Le but, ce n’était pas une encyclopéd­ie, mais des coups de coeur. » Qu’il revendique tous. Et que partage Carla ? « La vérité, oui. » Sous son mandat, aucune oeuvre n’a été commandée aux artistes pour l’Élysée. Pas de regret : « Pardon, mais en pleine crise financière, c’était compliqué. » Sur le ton de la confidence, il admet collection­ner. Sa dernière acquisitio­n ? Le Marocain Hassan El Glaoui, peintre des fantasias.

Fin de la digression. Une dame vient lui dire son cafard. « Tout ce qu’on vous fait en ce moment, j’ai honte. » Enfin ce trentenair­e : « Mes parents vous regrettent autant que moi. » Nicolas Sarkozy esquisse un sourire : « Mais je suis très en forme, vous savez ! »

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(Photo F.L.)

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